Utiliser les lunettes de quelqu’un d’autre : quels risques ?
Il est parfois plus pratique et surtout plus rapide de demander à utiliser, « en vitesse », les lunettes de son ami, de son collègue, ou de son conjoint, plutôt que d’aller chercher les siennes qui ne sont pas à proximité. Une pratique courante qui ne semble pas, à première vue, engendrer de troubles. Parfois, il semble même que la correction d’une autre personne soit meilleure que celle de nos propres lunettes ! Alors qu’en est-il des conséquences de ce genre de prêt de lunettes ?
Les lunettes mal adaptées, source de fatigue oculaire
Le risque majeur à utiliser les lunettes de quelqu’un d’autre est la fatigue visuelle. Celle-ci entraîne des éblouissements, des migraines, des tiraillements, brûlures et des rougeurs oculaires. Cette fatigue oculaire peut s’installer rapidement lorsque les lunettes correctrices que nous utilisons ne sont pas adaptées.
Les lunettes sont adaptées à leur porteur par la puissance correctrice des verres, mais aussi par l’ajustement de leur monture à sa morphologie. Ainsi, même si vous avez le même trouble de la vue qu’un autre individu et des lunettes de même puissance correctrice, l’équipement de cette personne ne vous sera pas adapté !
De même, les filtres et les traitements appliqués aux verres permettent un confort supplémentaire à certains, mais créent une gêne chez d’autres.
C’est pourquoi même avec un trouble de la réfraction identique et des verres de même puissance, des lunettes ne peuvent pas se prêter sans générer des symptômes oculaires !
Les différences de réglage entre les lunettes d’un tiers et les vôtres vont obliger vos yeux à aller contre leur nature, et à s’adapter. Des efforts supplémentaires qui engendrent de la fatigue oculaire.
Prêter ses lunettes ?
De vue ou solaires, les lunettes restent des équipements individuels qui sont adaptés à notre vue et à la forme de notre visage. Mais que risque-t-on à prêter ponctuellement ses lunettes ?
Quand d’autres personnes utilisent vos lunettes, la monture peut se déformer, soit naturellement, soit sous l’action de l’utilisateur. Ces déréglages intempestifs peuvent fragiliser la monture, en plus de modifier vos propres réglages, indispensables à votre confort.
Autre risque à ne pas occulter : la transmission de germes pathogènes. Certaines maladies oculaires, comme l’orgelet, sont d’origine bactérienne et peuvent se transmettre en prêtant tout ce qui peut être à proximité des yeux. Vos lunettes sont des objets intimes, qui ne conviennent qu’à vous.
Peut-on utiliser les lentilles de quelqu’un d’autre ?
L’emprunt de lentilles est lui aussi fortement déconseillé, peut-être même plus que celui des lunettes. Ces dernières présentent l’avantage de pouvoir être retirées facilement lorsque la situation ne requiert pas de correction de la vue particulière. Un processus beaucoup plus lourd pour les lentilles. Mettre des lentilles qui ne sont pas parfaitement adaptées à notre vue, c’est se condamner à un inconfort constant.
Plus que tout, l’emprunt de lentilles de contact usagées, qu’elles soient correctrices ou fantaisie, est à éviter à tout prix. Elles sont en contact direct avec l’œil et sont strictement personnelles. Une fois leur durée d’utilisation terminée, elles doivent être jetées à la poubelle. Elles ne peuvent pas être « recyclées », ni même réutilisées par leur propriétaire.
Les lunettes solidaires
Comment peut-on envisager une seconde vie pour des lunettes s’il n’est pas recommandé de porter un équipement qui n’a pas été fait sur mesure ?
Les lunettes solidaires, récoltées et redistribuées par de nombreuses associations comme Lunettes Sans Frontières ou Lunettes Du Monde, permettent de fournir des équipements optiques à des personnes dans le besoin.
Avant cette distribution, les lunettes sont nettoyées, désinfectées, puis leur état est vérifié. Ensuite, elles sont choisies et réglées par des opticiens qualifiés en fonction de la morphologie, du mode de vie du bénéficiaire et de son besoin de correction visuelle. L’équipement est minutieusement sélectionné, afin que les verres correcteurs correspondent au mieux au trouble de la réfraction de la personne qui les portera.
L’une des composantes majeures du métier d’opticien est l’adaptation personnalisée de lunettes et de correction visuelle. C’est l’intervention de ces professionnels qualifiés qui permet aux lunettes de seconde d’être parfaitement adaptées à la vue de leur nouveau propriétaire.
Tout le monde ne peut pas s’improviser opticien, même si vous êtes certain d’avoir la même vision et la même forme de visage que votre voisin de bureau ou que votre compagnon de vie.