L’alexie, l’agnosie des mots ou cécité verbale
L’alexie concerne l’incapacité à reconnaître les mots. Il existe 4 types d’alexie pure, c’est-à-dire dans lesquels l’agnosique n’a pas de trouble de l’écriture (il peut écrire normalement sous la dictée, mais il aura du mal à recopier un texte) :
- l’alexie verbale : les lettres et chiffres sont reconnus, mais pas les mots ou nombres qu’ils forment.
- l’alexie littérale : les mots et nombres sont reconnus, mais pas les lettres ni les chiffres qui les forment.
- l’alexie phrastique : les lettres et mots sont reconnus (les chiffres et nombres aussi), mais pas les phrases.
- l’alexie globale : seuls les chiffres sont reconnus (à l’inverse de l’acalculie dans laquelle, seuls les chiffres et nombres et symboles mathématiques ne sont plus reconnus).
Deux autres types d’alexies, en plus des sous-catégories de l’alexie pure, sont répertoriés : l’alexie graphique, qui empêche d’écrire correctement, et l’alexie frontale dans laquelle les lettres et les mots grammaticaux ne sont pas reconnus sans pour autant empêcher la lecture ou la compréhension d’un texte.
L’agnosie des couleurs
L’agnosie des couleurs se décline sous deux formes :
- l’agnosie aperceptive des couleurs ou achromatognosie qui empêche de reconnaître des couleurs ou des teintes.
- l’agnosie associative des couleurs qui, quant à elle, ne permet pas de sélectionner des objets par leur couleur, ni de nommer une couleur. Pour autant, la couleur peut être reconnue, seule. C’est son association avec un objet qui n’est plus possible.
Les catégories d’agnosies visuelles plus rares
Chaque objet non reconnu par la vision détermine un type d’agnosie visuelle. Des études sont toujours d’actualité pour définir cette classification. Mais on peut citer :
- L’akinétopsie, ou l’agnosie des mouvements. L’objet est vu et reconnu, mais son mouvement non.
- L’agnosie topographique, ou topographagnosie, bloque la reconnaissance des lieux.
- La simultagnosie ou simistanagnosie est l’incapacité à voir plusieurs objets à la fois.
Les causes de l’agnosie visuelle
L’agnosie visuelle est due à des lésions cérébrales, innées ou acquises, qui touchent les zones de traitement de l’information visuelle, qui ne fonctionnent alors plus correctement.
Les causes congénitales (dites « innées »), ne sont pas encore déterminées avec certitude, même si un facteur génétique est avancé.
De nombreux accidents, traumatismes ou maladies peuvent affecter le cerveau et entraîner une agnosie visuelle. Intoxication au dioxyde de carbone, abcès ou hématomes cérébraux, tumeurs, encéphalites…
La maladie d’Alzheimer et les AVC sont aussi des causes potentielles d’agnosies visuelles.
Agnosie visuelle et maladie d’Alzheimer
L’agnosie visuelle progressive est l’un des symptômes possibles de la maladie d’Alzheimer. Cette pathologie dégénérative du cerveau peut atteindre les aires d’appréhension visuelle et empêche la reconnaissance d’objets ou de personnes pourtant connues par le malade. L’agnosie visuelle n’est toutefois pas liée à la perte de mémoire. Les deux symptômes peuvent simplement être amenés à cohabiter dans le cas de la maladie d’Alzheimer.
Avoir un AVC provoque-t-il une agnosie visuelle ?
Un AVC est un accident cérébrovasculaire. Lorsqu’il survient, si les fonctions cérébrales permettant une bonne analyse visuelle sont atteintes, cela peut engendrer une agnosie visuelle.
Comment soigner l’agnosie visuelle ?
Pour prendre en charge une agnosie visuelle, il est essentiel d’en déterminer les causes. Souvent, c’est en traitant son origine lorsque c’est possible que l’agnosie visuelle disparaît. Le diagnostic d’agnosie visuelle est délicat à poser, car il faut exclure tout trouble visuel, tout défaut de la mémoire, tout défaut de langage… Pour cela, les neurologues disposent de différents outils.
Les tests pour évaluer l’agnosie visuelle
Il existe différents procédés pour confirmer un diagnostic d’agnosie visuelle :
- le test de Poppelreuter ou test des 15 objets de Pillon, dans lequel sont superposés les dessins de plusieurs objets que le patient doit reconnaître et nommer ;
- le test de Hooper, dans lequel il faut reconnaitre un objet ou une forme à partir de dessins lacunaires ne représentant que des parties significatives de l’élément à identifier ;
- le test d’enrichissement progressif de l’information visuelle qui présente une suite de dessins auxquels s’ajoutent chaque fois de nouveaux détails et représentant peu à peu un objet
La rééducation pour lutter contre l’agnosie visuelle
Que la cause de l’agnosie puisse être traitée ou qu’il faille apprendre à vivre avec une agnosie visuelle permanente et potentiellement évolutive, les soins reposent sur de la rééducation. Retrouver ses facultés neurologiques ou apprendre des techniques de substitution à la reconnaissance visuelle sont actuellement les seules prises en charge thérapeutiques proposées. Elles se réalisent auprès d’ergothérapeutes et d’orthophonistes.