Qu’est-ce que le givre rétinien ?
On parle de « givre » pour décrire la présence de petits « grains » surplombant une zone blanche au sein de la rétine. Ces grains sont constitués de cellules microgliales, qui sont issues du système nerveux central et qui ont pour fonction, entre autres, de nettoyer l’organisme des cellules mortes en les phagocytant, c’est-à-dire en les digérant. Elles se manifestent et prolifèrent en réaction à une altération de leur environnement immédiat ou en cas de situation pathologique.
Le givre n’est donc pas une pathologie en lui-même : il témoigne de la présence d’un trouble sous-jacent. La présence de givre est le signe que la rétine souffre d’une altération de son état.
Les différents types de givre
Les cas de givre sont certes rares chez les personnes emmétropes, mais ils peuvent tout de même exister. Le givre est indécelable à l’œil nu. On ne peut le découvrir qu’à l’occasion d’un contrôle ophtalmologique. On peut le rencontrer dans le cas de très nombreuses affections de la rétine : il n’est pas seulement caractéristique de quelques rares pathologies.
Plusieurs formes de givre existent :
- Le givre sporadique : difficile à déceler mais bénin, il se situe le long des vaisseaux sanguins.
- Le givre diffus : c’est le plus répandu, et il peut parfois être le témoin de maladies rares comme le rétinoschisis (maladie génétique dégénérative de la rétine) ou la dégénérescence microkystique.
- Le givre en foyer ou en bave d’escargot : ce type de givre est celui qui occasionne le plus fort risque de décollement rétinien. Il est évolutif et réclame un suivi médical particulier.
Myopie et givre sur la rétine
Dans une grande majorité des cas, le givre sur la rétine apparaît chez les personnes fortement myopes. Il concerne environ un myope sur trois. L’étirement de l’œil, qui provoque la myopie, fragilise les membranes de la rétine ce qui conduit au développement des lésions entrainant la constitution de givre.
Plus le degré de myopie est important, plus la fréquence du givre est grande.
Les risques de décollement rétinien liés au givre
Le principal motif d’inquiétude en présence de givre sur la rétine est le risque de déchirure rétinienne puis de décollement de la rétine. L’atrophie de la rétine, typique lors de la présence de givre, tend les membranes qui finissent par se rompre. De même, le givre crée un risque d’adhérence entre les différentes couches de la rétine. Ces adhérences sont susceptibles de provoquer un décollement, voire une déchirure de la rétine : deux urgences médicales qui peuvent aboutir à la perte de la vision dans les cas les plus rares et extrêmes.
Le liquide sous-rétinien s’infiltre alors par la déchirure et décolle la rétine qui n’est alors plus fonctionnelle. Le traitement de l’image ne peut plus se faire et la vision n’est plus possible.