Quels sont les effets de l’alcool sur la vue ?
Toute boisson alcoolisée contient un pourcentage d’alcool pur (aussi appelé éthanol). L'alcool est une substance qui agit sur le cerveau, c’est donc un psychotrope. Une fois absorbé, il passe dans le sang et atteint les organes les plus innervés (donc les plus irrigués en sang) : le foie et le cerveau. En une dizaine de minutes, l’alcool arrive au cerveau. Il ralentit alors les communications nerveuses, et donc les réflexes et les commandes musculaires. Il inhibe également certaines émotions comme la peur et la timidité. La combinaison de ces actions conduit parfois à des prises de risques et au manque de réactivité en cas de danger. Mais la sensation de bien-être, voire d’euphorie, qu’il apporte peut aussi conduire à une dépendance, couramment appelée alcoolisme. Il s’agit d’une maladie grave impliquant de nombreuses conséquences sur les organes touchés. Que ce soit du fait d’une consommation occasionnelle ou chronique, les yeux sont impactés par l’alcool.
Les 6 conséquences immédiates de l’ivresse sur les yeux
L’un des premiers effets de la prise d’alcool, c’est la perturbation de la vue. Souvent, les lumières changeantes d’une fête, l’ambiance, l’agitation rendent cet impact visuel imperceptible. Pourtant, la diminution des réflexes et du passage d’informations entre le cerveau et l’œil (via le nerf optique) intervient dès le premier verre. Cela se manifeste par :
- 1) Un éblouissement ou une photophobie. L’information « lumière trop forte » perçue par les yeux, n’est pas transmise à temps au cerveau, du fait des communications nerveuses freinées par l’alcool. Et les sphincters contrôlant l’ouverture et la fermeture de la pupille sont ralentis par l’alcool. Donc le réflexe photomoteur est perturbé : la pupille reste dilatée trop longuement, ne permet plus de protéger l’œil de la lumière, ce qui provoque des éblouissements.
- 2) Une sécheresse oculaire avec une sensation d’irritation ou d’œil sec. L’alcool inhibe la production d’une hormone contrôlant l’activité des reins et régulant donc le taux d’hydratation du corps. Accélérant l’activité rénale, l’alcool provoque donc une sécheresse générale dans l’organisme, ce qui se ressent particulièrement au niveau des yeux.
- 3) Un clignement des paupières plus lent. Les muscles sont engourdis par l’alcool. Le clignement des yeux est donc ralenti. Pourtant, l’éblouissement et la déshydratation induits par la consommation d’alcool entraînent un besoin de cligner des yeux plus important. Ces clignements deviennent donc plus fréquents et plus longs, perturbant la concentration et la vision.
- 4) Une vision floue. Les muscles ciliaires ne réagissant plus assez rapidement pour faire le focus, la vision est difficilement nette après avoir bu de l’alcool.
- 5) Une vision dédoublée. Sous l’effet de l’alcool, la coordination musculaire est altérée. Les muscles oculomoteurs risquent donc de suivre des objets différents ou de voir deux images d’un même objet. Il est alors possible de voir double.
- 6) Une diminution du champ visuel. Le nerf optique étant moins efficient, la perception et l’analyse de la vision périphérique le sont en proportion. Cela réduit considérablement le champ visuel et conduit à une vision en tunnel.
Pourquoi les yeux sont rouges et gonflés après qu’on a bu trop d’alcool ?
L’alcool déshydrate et réduit l’apport en oxygène du sang. Les vaisseaux et tissus se dilatent pour compenser ce manque d’hydratation et d’oxygénation. Toutefois, cette dilatation subite et forcée peut provoquer la rupture de petits vaisseaux, ce qui rend les yeux rouges et injectés de sang. La peau déshydratée, particulièrement fine au niveau des paupières, gonfle également et se ternit. Cet œdème se traduit par des poches sous les yeux et des paupières gonflées, les lendemains de fête trop arrosée. Il est donc recommandé de boire de l’eau pour limiter les effets de l’alcool sur l’organisme.
Les conséquences de l’éthylisme sur la santé visuelle
L’alcoolisme, aussi appelé éthylisme ou alcoolo-dépendance, n’est pas une question de quantité d’alcool bu. Il correspond à une habitude, une fréquence de consommation et surtout à l’installation d’un besoin de boire. Au-delà de la dépendance à traiter, l’alcool provoque de nombreuses maladies des reins, du foie et des yeux. L’alcool accélère le vieillissement des cellules, ce qui, au niveau des yeux, l’installation de la DMLA et de la cataracte.
Les alcooliques ont-ils les yeux vitreux ou jaunes ?
La prise de certains psychotropes rend le blanc des yeux vitreux. C’est le cas de l’alcool : il déshydrate l’organisme et les yeux, perturbant les couches lipides maintenant l’hydratation des yeux.
Les yeux d’une personne alcoolique peuvent également être jaunes, suite à une maladie du foie provoquée par la consommation d’alcool : la cirrhose. Néanmoins, de nombreuses maladies hépatiques (touchant le foie) engendrent des ictères (ou jaunisses), qui teintent la peau et le blanc des yeux en jaune. Cette caractéristique n’est donc pas exclusivement due à une alcoolo-dépendance.
La névrite optique alcoolique
L’impact sur les yeux à long terme provient également des dysfonctionnements du foie atteint par l’éthylisme. Il ne récolte plus les vitamines issues de l’alimentation dont les yeux ont besoin pour fonctionner correctement. C’est donc le nerf optique qui souffre en quelque sorte de « malnutrition ». La vision baisse progressivement, puisque la communication entre les yeux et le cerveau se détériore.
Quelles que soient les conséquences liées à une surconsommation d’alcool, un sevrage éthylique complet et des traitements adaptés (suppléments en vitamines par exemple) amélioreront l’état général et les différents symptômes associés à l’alcoolisme. Un suivi médical (et pourquoi pas paramédical) est indispensable à la guérison. L’alcool est responsable d’environ 49 000 morts par an en France (dont 1 500 morts survenues sur les routes dans le cadre d’une consommation d’alcool ponctuelle). Il ne faut pas négliger un problème de dépendance.