Les lunettes intelligentes : de la science-fiction à la réalité
L’histoire des lunettes intelligentes remonte à 1968 quand Ivan Sutherland, ingénieur américain et pionnier de la réalité augmentée, conçoit le premier dispositif de visualisation porté sur la tête.
Une technologie qui va se développer dans les décennies suivantes, principalement dans le domaine militaire. Dans les années 2000, des modèles plus compacts arrivent dans le monde professionnel, en particulier pour la logistique et la maintenance.
Mais c’est en 2013 que le grand public entend véritablement parler des lunettes connectées, avec les Google Glass. Ce modèle permet d’afficher des informations dans le champ de vision, de prendre des photos, ou encore de lancer une recherche vocale. Annoncées comme une révolution, elles sont pourtant retirées du marché en 2015 à cause des critiques sur la vie privée. Elles reviennent ensuite en 2017 dans une version dédiée aux entreprises.
Un échec qui n’arrête pas les géants de la tech. De nombreux modèles ont été conçus depuis et continuent de se développer. Le plus connu d’entre eux actuellement étant les Ray-Ban Meta intégrant une intelligence artificielle conversationnelle.
2025 : où en est la technologie aujourd’hui ?
Utilisées par le grand public comme par les professionnels, les lunettes intelligentes se déclinent en 3 grandes familles.
Les 3 grandes familles de lunettes connectées
Les lunettes connectées actuelles se catégorisent de la façon suivante :
- Les lunettes de réalité augmentée (RA) : elles affichent des informations dans le champ de vision : itinéraires GPS, notifications, instructions en temps réel. Déjà utilisées dans l’industrie ou la logistique, elles commencent à arriver chez les particuliers.
- Les lunettes audio : équipées de micros et haut-parleurs, elles permettent d’écouter de la musique, de passer des appels ou d’interagir avec un assistant vocal, sans avoir besoin d’écouteurs. C’est dans cette catégorie que se classent les lunettes Meta Ray Ban.
- Les lunettes à fonctions visuelles intelligentes : allant plus loin, ces modèles sont capables d’adapter automatiquement la luminosité, d’assister visuellement les malvoyants ou encore de détecter la fatigue oculaire.
Des lunettes de plus en plus adoptées par les particuliers, mais pas uniquement.
Des usages variés
Les lunettes intelligentes sont en passe de devenir un assistant indispensable au quotidien. Présentant des fonctionnalités comme la navigation GPS en temps réel, la lecture des notifications téléphoniques ou les appels mains libres, elles nous accompagnent dans toutes nos actions sans même avoir besoin de sortir notre téléphone de notre poche.
Mais avant de se démocratiser auprès du grand public, elles se sont répandues dans la sphère professionnelle où elles améliorent la productivité des métiers de l’industrie, de la logistique et de la maintenance.
Elles profitent également au domaine médical et notamment à l’ophtalmologie. Pour les patients, elles deviennent un assistant au diagnostic et proposent des exercices de rééducation visuelle. Pour les chirurgiens, les lunettes de chirurgie augmentée peuvent superposer des images médicales sur le champ opératoire, offrant plus de précision. Enfin, elles sont un soutien aux malvoyants, grâce à des lunettes qui lisent les textes, décrivent l’environnement ou grossissent les objets.
2030 : à quoi ressembleront les lunettes de demain ?
Si les lunettes intelligentes actuelles sont d’ores et déjà en passe de chambouler notre vie de tous les jours, les experts anticipent une réelle métamorphose d’ici les 5 prochaines années.
Un design toujours plus intégré
Les premières lunettes connectées, à l’instar des Google Glass, étaient décriées, car trop imposantes et peu pratiques. Mais grâce à la miniaturisation, elles deviendront quasi indiscernables des modèles classiques. Caméra, micro, processeur et batterie seront intégrés dans des montures fines, légères et esthétiques.
Un assistant personnel augmenté
Avec déjà de multiples possibilités, les lunettes de demain seront un copilote toujours plus complet. Traduction instantanée de panneaux ou de conversations, reconnaissance faciale (avec autorisation), coaching sportif, rappel de rendez-vous, informations contextuelles feront partie des nombreuses fonctionnalités de ces dispositifs.
Des usages immersifs
L’évolution de la réalité augmentée permettra sans doute d’interagir différemment avec le monde. La visite des musées enrichie par des contenus en surimpression sera par exemple possible, tout comme les essayages virtuels ou les aides à distance (téléconsultation médicale, tutoriel, etc.).
Une révolution dans le domaine de l’ophtalmologie
Les lunettes intelligentes revêtent un intérêt tout particulier dans le secteur de l’ophtalmologie et de nombreux chercheurs travaillent au développement de technologies permettant :
- L’affichage rétinien : l’image serait directement projetée sur la rétine, offrant une vision augmentée aux personnes malvoyantes.
- La focale adaptative : la mise au point serait ajustée automatiquement selon la distance de l’objet regardé. Une solution idéale pour les presbytes.
- L’assistance visuelle connectée : grâce à l’intelligence artificielle, les malvoyants pourraient bénéficier d’une aide contextuelle en temps réel, via audio ou vidéo, intégrée directement dans les montures.
L’étape suivante étant les lentilles intelligentes. Déjà en développement, elles pourraient corriger la presbytie en temps réel ou afficher des informations sur la rétine.
Les défis à relever pour une démocratisation des montures connectées
Présentant pourtant de nombreux avantages, les lunettes intelligentes peinent à être socialement acceptées. Le rejet des Google Glass l’a montré, la technologie ne suffit pas. Pour être adoptées, elles doivent, entre autres, être discrètes, esthétiques et non intrusives.
Technologie et autonomie
L’un des grands enjeux reste l’autonomie. Les lunettes devront intégrer des batteries légères, mais capables de tenir une journée entière. Elles devront aussi résister aux conditions climatiques ou aux chocs.
Problèmes de vie privée
Filmer ou enregistrer une conversation sans que l’interlocuteur ne le sache soulève de vraies questions éthiques. De même, le sujet de la reconnaissance faciale est complexe. La législation devra évoluer pour encadrer ces usages et garantir le respect de la vie privée.
Impact environnemental
Le développement massif de ces produits doit s’accompagner d’une réflexion sur leur cycle de vie : matières premières, réparabilité, recyclage. La prise en compte de l’impact environnemental concerne également le monde de la technologie.
Accessibilité
Enfin, pour éviter une fracture numérique, ces technologies devront être simples à utiliser, abordables et compatibles avec les besoins spécifiques des personnes âgées, malvoyantes ou en situation de handicap.
Bien loin des clichés de science-fiction, les lunettes intelligentes évoluent rapidement et pourraient bientôt faire partie intégrante de notre quotidien. Reste à relever les défis techniques, éthiques et sociétaux auxquels elles font face.
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