La vue et les crises d’épilepsie
De multiples liens entre la vision et l’épilepsie sont établis : facteurs déclencheurs de crises, symptômes, effets indésirables des traitements…
Qu’est-ce que l’épilepsie ?
L’épilepsie est une maladie touchant le cerveau des personnes malades, dont les cellules cérébrales, appelées neurones, vont parfois soudainement avoir une activité excessive, produisant une sorte de décharge électrique. Cette stimulation intense va affecter différentes parties du corps selon la zone du cerveau touchée. Elle peut atteindre :
- une seule zone, et on parle alors de crise d’épilepsie partielle simple ou focale ;
- plusieurs zones, s’il s’agit d’une crise d’épilepsie complexe ;
- ou alors tout le cerveau, dans les cas d’une crise d’épilepsie généralisée.
Symptômes et diagnostiques de l’épilepsie
Une crise d’épilepsie peut donc se traduire par de multiples symptômes : des convulsions (appelées crises généralisées tonico-cloniques), une perte de langage, une perte de conscience avec chute, ou de simples « absences » (regard fixe, immobilité générale, perte de conscience sans chute)… C’est pourquoi en fonction des causes et des symptômes, il est plus correct de parler d’« épilepsies » au pluriel. Toutefois pour être diagnostiqué « épileptique », il faut être confronté à ces crises de façon récurrente. L’épilepsie peut être « secondaire » quand elle est la conséquence d’un traumatisme crânien, d’une malformation, d’une tumeur…Mais, de nombreuses épilepsies n’ont pas d’origines retrouvées, elles sont appelées idiopathiques.
Conséquences de l’épilepsie
Une crise d’épilepsie peut engendre de graves conséquences à long terme. Durant une crise, le cerveau peut venir à manquer d’oxygène, ce qui peut engendrer des séquelles neurologiques. Dans de très rares cas inexpliqués, une crise peut même s’avérer mortelle.
Enfin, les personnes épileptiques développent parfois des troubles liés à la maladie, comme une diminution des capacités de concentration, une perte d’efficacité de la mémoire ou encore une altération du caractère. Les épileptiques sont également plus sujets à la dépression et à l’anxiété que la moyenne.
Épilepsie photosensible, épilepsie visuelle et épilepsie réflexe
Certaines crises d’épilepsie sont déclenchées par des facteurs environnementaux. Ce sont des crises épileptiques réflexes. Elles ne concernent que 6 % des personnes atteintes d’épilepsie. Elles surviennent en fonction du bruit, du toucher ou de la lumière. Quand ces stimuli déclencheurs sont des images ou une trop forte luminosité, il s‘agit d’une épilepsie photosensible, ou épilepsie visuelle. C’est la forme d’épilepsie réflexe la plus fréquente.
En captant un signal précis, propre à chacun, les neurones s’activent anormalement et provoquent une crise. Ce signal, dans le cadre d’une épilepsie photosensible, peut être une forme perçue, une catégorie de couleurs, le scintillement d’un écran d’ordinateur, des feux de circulation, le rythme de défilement des images…
Symptômes et impacts visuels de l’épilepsie
L’épilepsie se manifeste par crise. Environ 5 % de la population mondiale connaissent au moins une crise dans sa vie, mais 1 % sera diagnostiqué épileptique du fait de la fréquence de ces crises. Les signes annonciateurs des crises peuvent être déterminés, au cas par cas. Parmi ces signes « avant-crise », certains sont d’ordre visuels. Mais durant la crise en elle-même, des manifestations visuelles sont également fréquentes, en fonction de la zone du cerveau sur-stimulée.
Les signes visuels d’« avant crise »
Les signes d’avant-crise sont parfois appelés « aura ». Ce sont des alertes ou des sensations qui informent une personne qu’une crise se prépare. Cela peut être aussi subtil qu’une légère angoisse, qu’une odeur imaginée ou aussi marqué que des hallucinations visuelles. Malheureusement, la crise ne pourra être évitée, mais ces signaux, reconnus à temps, permettront de prévenir l’entourage, de s’allonger et de se mettre à l’abri de certains dangers durant la crise.
Les symptômes visuels et optiques d’une crise d’épilepsie
Durant la crise, des flashs lumineux et des hallucinations peuvent être perçus. Si la zone du cerveau atteinte pendant la crise est responsable de la vue, alors les symptômes prendront toutes les formes possibles liées à la vision : absence de reconnaissance des formes, éblouissement, vision floue ou dédoublée, aberrations visuelles…
Les contractions musculaires peuvent aussi mobiliser les yeux, qui peuvent avoir des mouvements saccadés et aléatoires ou encore être révulsés.
Les effets secondaires des traitements sur la vision
Un traitement contre l’épilepsie peut être pris à vie en cas de crises récurrentes. Mais dans la grande majorité des cas, il est conduit pendant 5 ans et stoppé en l’absence de nouvelle crise. Certains médicaments peuvent avoir des effets indésirables qui touchent la sphère ophtalmique.
- La Vigabatrine : en cas de prescription de cet antiépileptique, un examen du champ visuel est obligatoire tous les 6 mois, car il peut en provoquer des lésions irréversibles ;
- Le Rufinamide : il provoque une vision dédoublée et trouble.
Les épilepsies forment un ensemble de maladies de mieux en mieux compris. De nombreux traitements efficaces existent, et sont à définir en fonction des causes et des zones cérébrales atteintes.
Toutefois, il faut toujours rester vigilant lors des crises, qui deviennent des urgences médicales si elles se reproduisent dans les 30 minutes suivant la première, si elles durent plus de 30 minutes, ou si l’état général n’est pas redevenu normal dans les 30 minutes suivant une crise. Ce temps est rabaissé à 5 minutes si la crise était tonico-clonique (avec des convulsions).