Les organes dédiés à l’hydratation des yeux
Les différents organes du système lacrymal peuvent être regroupés en deux grandes catégories : les glandes lacrymales et les voies lacrymales.
Anatomie et fonctionnement des différentes parties du système lacrymal
Les glandes lacrymales sont responsables de la sécrétion du liquide permettant l’hydratation des globes oculaires. Les voies lacrymales, elles, constituent une sorte de système de drainage et de guidage chargé d’évacuer le fluide produit par les glandes de nos yeux.
Les glandes lacrymales
Il existe deux types de glandes lacrymales différentes :
- La glande lacrymale principale, unique pour chaque œil, assure la production des larmes dites « réflexes », qui sont provoquées par les vives agressions externes : vent, lumière, irritation… Elle est située en légèrement en retrait du bord supérieur de l’orbite, « en haut à droite » de l’œil
- Les glandes lacrymales accessoires sont beaucoup plus nombreuses et disséminées dans la conjonctive, la membrane tapissant l’intérieur des paupières. Ce sont ces glandes qui sécrètent le film lacrymal, le liquide qui hydrate la surface de l’œil en continu.
Les voies lacrymales
Les voies lacrymales constituent le système d’évacuation des larmes et du liquide lacrymal de nos yeux. Il s’étend de la fosse nasale (l’orifice osseux du crâne situé sous les cartilages dont est composé le nez) jusqu’à l’angle interne de l’œil, autrement appelé « canthus interne ». Il est constitué de 5 éléments distincts reliés les uns aux autres, formant ainsi une chaîne.
- Le lac lacrymal : petite zone triangulaire de la conjonctive formée par la jonction interne des deux paupières, ainsi dénommée car c’est ici que s’accumule les larmes après avoir hydraté la surface du globe oculaire.
- Les points lacrymaux : ces petits orifices sont au nombre de deux et représentent le point d’accès aux canalicules lacrymaux. Le point lacrymal supérieur est situé sur le bord de la paupière du haut. Le point lacrymal inférieur est son pendant sur la paupière du bas. Au contact du lac lacrymal, ils sont en permanence ouverts pour permettre d’évacuer les larmes qui s’y sont accumulées
- Les canalicules lacrymaux inférieur et supérieur : une fois franchi les points lacrymaux, les larmes se retrouvent dans les canalicules supérieur et inférieur. Ils se réunissent ensuite pour ne plus former qu’un seul conduit, qui mène le liquide au sac lacrymal grâce à la contraction répétée des petits muscles qui l’entourent.
- Le sac lacrymal : cette cavité de forme ovale située le long du nez mesure en moyenne 12 à 15 mm de haut pour 8 mm de diamètre. Elle recueille les larmes évacuées de l’œil, les empêche de revenir en arrière et le propulse vers le canal lacrymo-nasal.
- Le canal lacrymo-nasal : canal membraneux dont la partie haute est reliée au sac lacrymal et dont la partie basse s’insère dans un conduit osseux, via lequel le liquide lacrymal excédentaire est envoyé dans la cavité nasale, où s’achève son périple.
À quoi servent les larmes ?
L’appareil lacrymal n’a qu’une seule et unique vocation : celle de permettre l’hydratation continue des yeux par la production et l’apport réguliers de larmes, qui sont indispensables au bon fonctionnement de l’appareil visuel dans son ensemble. Pourquoi le liquide lacrymal est-il important ? Quel est le rôle des larmes ?
Le rôle du liquide lacrymal
Les larmes sont bénéfiques à plus d’un titre pour les yeux. Le liquide lacrymal dit « permanent », celui qui est émis par les glandes accessoires et dans lequel baigne le globe oculaire en permanence via le clignement des paupières, permet d’hydrater, de protéger, de nettoyer et de nourrir la cornée. Maintenant constamment la souplesse et l’humidité de l’œil, elles garantissent un confort visuel optimal.
Les larmes réflexes produites par la glande lacrymale principale sont en quelque sorte un « système d’intervention d’urgence » : lorsque l’œil subit une agression inhabituelle de grosses larmes sont générées, de façon à s’adapter à l’intensité de l’inconfort. Plus le volume de liquide lacrymal est important, plus il est facile de se débarrasser d’un corps étranger (cil, poussière…) ou de parer à tout risque de déshydratation subit.
Enfin, les larmes émotionnelles ou de douleur font office à la fois de manifestation des sentiments de la personne et d’exutoire pour tenter de les évacuer. Leur rôle est ici plus cathartique que physiologique.
Les maladies et troubles visuels liés au système lacrymal
Un dysfonctionnement de l’appareil lacrymal peut engendrer de nombreux troubles de la santé visuelle.
Le syndrome des yeux secs
S’il n’entraîne aucune conséquence grave, le syndrome des yeux secs engendre toutefois un inconfort non-négligeable. Il a pour origine une mauvaise qualité des larmes ou une diminution de leur quantité. Il se manifeste par les symptômes suivants :
- Sensation de poussière dans l’œil
- Sensation de brûlure
- Picotements
- Yeux rouges
- Fatigue oculaire
Outre ces désagréments, le syndrome des yeux secs peut favoriser les irritations, les lésions de la cornée ou les kératites. Pour se débarrasser de ce trouble, il faut généralement recourir à un collyre, dont la composition est proche de celles des larmes naturelles.
Le larmoiement excessif
Il s’agit en quelque sorte du phénomène « inverse » du syndrome de sécheresse oculaire. Ici, la production de larmes n’est pas insuffisante, mais au contraire surabondante. Le larmoiement est alors excessif et peut devenir une gêne. Les causes de ceci peuvent être multiples :
- Obstruction des voies lacrymales
- Inflammation des yeux
- Dacryosténose (étrécissement des conduits lacrymaux lié à l’âge)
- Dacryocystite (infection du sac lacrymal)
Le traitement de ce trouble doit être adapté à son origine. En cas de larmoiement dû à une inflammation quelconque, des anti-inflammatoires seront prescrits. Dans le cas où les voies lacrymales seraient obstruées, une opération chirurgicale, la dacryocystorhinostomie peut être envisagée.