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L’eye tracking ou oculométrie

L’eye tracking est une technologie qui permet de définir et de suivre ce que regardent nos yeux. L’oculométrie, comme elle est également appelée, a de multiples champs d’application, notamment dans le cadre de la médecine ou de la sécurité routière. On vous explique en quoi l eye tracking peut changer notre quotidien.

  1. Comment fonctionne l’eye tracking ?
  2. Les applications de l’oculométrie, de l’eye tracking challenge à la biométrie 
  3. Quels sont les risques de l’eye tracking ? 
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L’oculométrie ou eye tracking : c’est quoi ?

L’eye tracking est l’étude du mouvement des yeux. En français, cette technique porte le nom d’oculométrie. Elle est initiée à la fin du XIXe siècle, par l’ophtalmologue Louis Emile Javal. Ce dernier remarque que lors de la lecture, les yeux n’effectuent pas des mouvements fluides, mais plutôt des saccades et des périodes de pause. À la suite de cette découverte, de nombreux scientifiques se succèdent pour étudier les mouvements des yeux et en comprendre la signification. L’arrivée de l’informatique va modifier l’oculométrie, offrant d’une part de nouveaux outils d’observation et de mesures, et d’autre part un nouveau domaine d’application. En effet, sont depuis étudiés les mouvements des yeux sur un écran d’ordinateur.
Mais que nous apprennent ces études sur les mouvements oculaires ? Sur quoi peuvent déboucher ces connaissances ? À quoi sert l’oculométrie ? Comment fonctionne l’eye tracking ?

Comment fonctionne l’eye tracking ?

Pour suivre le mouvement des yeux, on utilise un appareil nommé « oculomètre ». Il est muni d’au moins une caméra et souvent d’une lumière infrarouge. La caméra permet d’enregistrer le mouvement des yeux, notamment en y captant les reflets de lumière sur la pupille. Pour qu’un eye tracking soit concluant, il est important de calibrer au préalable l’appareil, en fonction de son utilisateur : est-il porteur d’un strabisme ? A-t-il un défaut de réfraction ? Quelle est la taille initiale de sa pupille ? Ces données sont utiles aux algorithmes de l’eye tracking pour analyser correctement les mouvements oculaires.
L’eye tracking permet ainsi de voir ce que regarde l’utilisateur et le parcours de son regard.

Les applications de l’oculométrie, de l’eye tracking challenge à la biométrie

L’oculométrie a dans un premier temps servi à décrypter les mécanismes de la lecture, mettant au jour des mouvements de balayage oculaire suivis de mouvements de pause. Les mouvements de balayage servent à percevoir les mots, à les reconnaître, tandis que les pauses servent à les analyser.
Au XIXe siècle, l’eye tracking a ainsi dévoilé un lien entre activité oculaire et activité cognitive

L’oculométrie au service de l’éducation et de la sécurité routière

Grâce à cette découverte, l’eye tracking est aujourd’hui utilisé dans les dispositifs de sécurité routière. Par exemple, lorsqu’un conducteur a le regard fixe trop longtemps et la pupille qui se dilate, le dispositif émet un signal sonore pour alerter sur la perte de concentration. Les mouvements oculaires, et en l’occurrence leur absence, trahissent une perte de vigilance et d’attention, soit en ralentissant soit en se portant sur un autre objet.
L’oculométrie est donc une étude très précieuse lorsqu’il est question d’analyser l’attention d’une personne. Cela permet aux commerces, publicitaires, scénographes, mais aussi aux pédagogues d’analyser quels sont les endroits les plus regardés. Ils peuvent ensuite en déduire les dispositions les plus pertinentes pour placer les éléments importants qu’ils souhaitent faire observer au public.  
Les appareils d’oculométrie sont aujourd’hui assez petits pour être glissés sur une paire de lunettes. Les études d’eye tracking peuvent donc s’intéresser au regard porté dans un espace comme un magasin, un musée, un écran d’ordinateur ou une page de livre.

L’eye tracking au service de l’ergonomie

L’utilisation de l’oculométrie en ergonomie permet de concevoir des outils intuitifs, qu’ils soient informatiques, mécaniques ou autres. Elle est fréquemment utilisée dans le cadre de la conception d’un produit ou d’un équipement. Par exemple, si le regard des utilisateurs se porte prioritairement sur le haut d’une boîte, c’est à cet endroit qu’il faudra y installer un bouton marche-arrêt. Si l’attention des usagers est principalement attirée par des mots écrits en rouge et en gras, il sera utile d’écrire des informations importantes dans ce type de police de caractères. Si les internautes se concentrent majoritairement sur le haut des pages internet, il sera pertinent de placer dans cet espace des boutons-fonctions comme « chercher », « commander », « payer » ou « prendre contact ».
Mais l’eye tracking ne se contente pas de jouer un rôle dans le cadre d’études ou d’analyses. Il peut également avoir des applications concrètes et directes. Il permet par exemple aujourd’hui de donner des ordres aux ordinateurs grâce aux yeux. Des smartphones utilisent l’eye tracking et la biométrie de l’iris pour se déverrouiller. Certains jeux vidéo, comme Dying light ou Forza Horizon, ont recours à l’eye tracking pour plonger les joueurs dans un monde plus immersif.

L’étude des mouvements oculaires au service de la médecine

De nombreuses applications de l’oculométrie s’adressent aux personnes handicapées. Par exemple, celles qui ne peuvent plus parler ni écrire, peuvent communiquer via l’oculométrie, qui leur permet de « dicter » des mots ou de contrôler des ordinateurs avec leur regard.

L’artiste Pone, un musicien français, a réalisé et produit des albums uniquement grâce à la technique de l’oculométrie !

Ces techniques, basées sur des commandes visuelles, sont également utilisées par des chirurgiens durant certaines opérations. L’oculométrie leur donne la possibilité d’afficher une radio, et de zoomer dessus sans recourir à leurs mains par exemple.
L’oculométrie est également utilisée pour étudier les points de focalisations et les comportements de personnes atteintes de troubles du spectre autistique, de démence ou de pathologies telles que la maladie d’Alzheimer. À partir de ces observations, il est possible, dans certains cas, de poser un diagnostic précoce de maladies cognitives.
L’oculométrie est employée de plus en plus fréquemment en orthoptie, dans les cas de rééducation oculomotrice. Elle permet de suivre les évolutions et de définir les axes d’amélioration.

Quels sont les risques de l’eye tracking ?

L’oculométrie utilise les reflets de la lumière sur la pupille pour définir les mouvements oculaires. L’appareil elle émet un rayon infra-rouge qui se réfléchit sur la pupille de façon homogène, contrairement à un éclairage naturel qui peut varier. Ce rayonnement infrarouge est à faible dose. Il ne représente donc pas de réel risque pour la santé visuelle. Attention, toutefois, à ne pas improviser un eye tracking avec un matériel de piètre qualité et sans expertise professionnelle.
Les dangers que représente l’eye tracking sont plutôt d’ordre éthique. En effet, le suivi et l’enregistrement du mouvement des yeux d’un individu témoignent de nombreuses de ses caractéristiques personnelles : son état de santé, ses centres d’intérêt, ses capacités de concentration… Aujourd’hui, l’entreprise Tobii est l’acteur principal du monde de l’eye tracking. Elle explore et exploite de plus en plus de domaines, de l’aéronautique au sport en passant par les jeux vidéo. La contrepartie de ces avancées est une récolte de données de plus en plus précises et personnelles. L’usage de ces données doit donc être contrôlé et limité afin de préserver la vie privée de chacun.

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