Dans le cas d’un œdème papillaire, l’hypertension intracrânienne bride le drainage lymphatique oculaire et crée un gonflement. Le rôle du drainage lymphatique est d’éliminer les toxines et les déchets présents dans le corps.
Un œdème papillaire non pris en charge provoque à terme une atrophie optique, c’est-à-dire, la disparition des fibres optiques, et peut amener à une cécité irréversible. Classés par stade de 1 à 4, l’atrophie optique correspond au stade 4 de l'œdème papillaire, soit le plus avancé.
Mais l’œdème papillaire n’est pas toujours ce qu’il semble être. En effet, il peut facilement être confondu avec :
- Des drusen : des dépôts localisés dans la papille optique qui engendrent un gonflement, tout comme l'œdème papillaire.
- Une neuropathie optique oedémateuse : une affection qui présente des symptômes similaires, mais pas d’hypertension.
Ces pathologies sont qualifiées de faux œdèmes. Leurs causes et leurs traitements diffèrent de la stase papillaire.
Qu’est-ce qui provoque un oedème papillaire ?
L’œdème papillaire est causé par une hypertension intracrânienne. Mais pourquoi la pression du crâne augmente-t-elle ?
Souvent, c’est une question qui reste sans réponse. On parle alors d’hypertension intracrânienne idiopathique qui est la cause la plus courante d’œdème papillaire de stase.
Certains facteurs de risques ont toutefois été déterminés, comme :
- la prise de poids ;
- les maladies de la thyroïde ;
- les anémies ;
- les ovaires polykystiques ;
- l’apnée du sommeil.
Dans d’autres situations, l’étiologie est connue et découle de la présence d’une autre affection, à l’instar de :
- La neuropapillite : une inflammation du nerf optique qui entraîne la formation d’un œdème papillaire, parfois accompagné d’une HTIC.
- L’encéphalite ou la méningite : des inflammations du cerveau.
- La thrombose veineuse cérébrale (TVC) : une pathologie qui se caractérise par l’apparition de caillots dans les vaisseaux sanguins du cerveau.
- Une tumeur ou un abcès cérébral.
Le traitement, consistant à réduire l’hypertension, s’adapte donc à la cause, si celle-ci est connue. Mais pour cela, il faut reconnaître les signes indiquant la présence d’un œdème. Ce qui n’est pas toujours simple.
Quels sont les symptômes de l'œdème papillaire ?
Le développement de l'œdème papillaire est plus ou moins rapide en fonction de chacun. Aussi, il peut être asymptomatique et découvert lors d’une visite de contrôle chez un ophtalmologue ou un médecin traitant.
Dans tous les cas, il n’entraîne aucune douleur oculaire pouvant laisser penser à une pathologie optique. De même, les premiers symptômes ne sont pas liés à la vision et prennent la forme :
- de maux de tête et de migraines (céphalées) ;
- de nausées ou de vomissements ;
- d’acouphènes (sifflements dans les oreilles).
Par la suite, certaines fluctuations visuelles peuvent être observées de façon unilatérale ou bilatérale, comme :
- une sensation de brouillard ou de vision double ;
- une perte de la vue transitoire.
Ces symptômes visuels sont temporaires et intermittents. Ils ne durent que quelques secondes, mais indiquent qu’il existe une atteinte au niveau du nerf optique. Atteinte qui peut entraîner une perte d’acuité visuelle définitive si elle n’est pas traitée.
Quels examens pour une stase papillaire ?
Le diagnostic de l'œdème papillaire se réalise par l’ophtalmologue, puis par le neurologue. Par ailleurs, il peut être décelé lors d’une consultation médicale chez un médecin généraliste.
La détection chez le médecin traitement
L’œdème papillaire est parfois décelé par le médecin traitant. En effet, lorsqu’il n’y a aucun symptôme visuel, il est difficile pour le patient de suspecter une affection optique.
Après un interrogatoire sur les antécédents et les symptômes ressentis, le professionnel de santé peut vérifier la présence d’une stase papillaire grâce à un ophtalmoscope, un outil qui permet de visualiser le fond de l'œil.
Le diagnostic devra cependant être confirmé par un ophtalmologue.
Le diagnostic avec l’ophtalmologue
L’examen permettant de visualiser la présence d’un œdème est le fond d'œil. Grâce à celui-ci, l’ophtalmologiste peut étudier toutes les structures de l'œil, dont la papille et le nerf optique.
Si un œdème est bel et bien présent, d’autres examens peuvent être réalisés, comme :
- La tomographie à cohérence optique (OCT), qui permet de confirmer le diagnostic du fond d'œil et de mesurer la taille de l'œdème.
- L’examen du champ visuel, pour étudier les potentielles atteintes aux fibres nerveuses.
- L’échographie oculaire, pour éliminer la possibilité d’un faux œdème dû à des drusen.
- L’angiographie pour contrôler la présence d’une inflammation ou d’une thrombose.
Ces examens se réalisent directement en cabinet ophtalmologique ou dans un centre spécialisé. Ils donnent lieu, par la suite, à la réalisation d’une IRM cérébrale avec un neurologue.
Le bilan étiologique avec le neurologue
Après les examens ophtalmologiques, le neurologue prend le relais et réalise une IRM cérébrale pour chercher la cause de l'œdème papillaire.
L’IRM (imagerie par résonance magnétique) permet d’obtenir des images en trois dimensions de l'œil et de constater la présence d’une tumeur cérébrale, d’une thrombose ou encore d’une hémorragie.
Dans certains cas, une ponction lombaire peut également être réalisée. Appelée rachicentèse, elle permet de mesurer la pression intracrânienne en prélevant un échantillon de liquide céphalorachidien (LCR). Néanmoins, c’est un examen qui n’est pas toujours conseillé.
Une fois la cause déterminée, ou non, un traitement peut être prescrit pour résorber l'œdème et éviter toute complication.
Comment soigner un œdème papillaire ?
Le traitement de l'œdème papillaire a pour but de réduire la pression intracrânienne, de faire disparaître les potentiels symptômes et d’éviter la perte de vision.
La prescription diffère en fonction de la cause. Une stale papillaire due à une tumeur ou une neuropapillite sera traitée à l’aide de corticoïdes, une infection avec des antibiotiques et un abcès cérébral avec un drainage.
Le cas de l’hypertension intracrânienne idiopathique est plus complexe puisqu’aucune cause n’a été trouvée. Dans un premier temps, les recommandations sont la perte de poids, l’arrêt de certains médicaments ou la prise d’un anti-oedémateux.
Des examens complémentaires pour détecter la présence de facteurs de risques, comme une maladie thyroïdienne ou une apnée du sommeil, peuvent aussi être indiqués. Si aucune guérison n’est observée, la chirurgie est alors envisagée.
L’œdème papillaire de stase est une urgence médicale. Elle doit être prise en charge le plus rapidement possible pour ne pas impacter la vision. Ainsi, dès les premiers signes, consultez votre médecin traitant ou votre ophtalmologue. Et pour toute question complémentaire sur l’optique et la santé visuelle, demandez conseil à votre opticien indépendant, Opticien Par Conviction.
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