La chirurgie réfractive pour soigner les astigmates
L’astigmatisme est un défaut de la réfraction souvent mal identifié, ou qui l’est tardivement. Pourtant, il est possible de s’en défaire assez simplement : il se corrige grâce au port de lunettes ou de lentilles et peut même être guéri à l’aide d’une opération ! Comment savoir si l’on est astigmate et les cas dans lesquels une opération est le meilleur traitement ?
L’astigmatisme : symptômes, degré et associations
Migraines, nausées, douleurs oculaires, vision floue… Il est facile de penser que l’astigmatisme est « juste » une fatigue visuelle. Décrit parfois comme le « défaut visuel des bâtons », l’astigmatisme rend nécessaire pour les personnes qui en sont atteintes des efforts pour avoir une vision nette, car elles ne voient pas convenablement les lignes horizontales, verticales ou obliques. Cet effort de focalisation constant conduit effectivement à une fatigue visuelle précoce et à des difficultés à distinguer les détails et les formes. Un F devient un E, compter un nombre de lignes rapprochées devient compliqué…
Un trouble lié à la forme du globe oculaire
Un œil astigmate n’a pas la forme sphérique normale d’un œil. Il a la forme ovale d’un œuf ou d’un ballon de rugby. Cette déformation est de naissance dans la grande majorité des cas, mais il arrive que ce trouble visuel survienne suite à un traumatisme de l’œil.
Parce qu’il est souvent interprété comme une simple fatigue visuelle et que la vision de près comme de loin est « satisfaisante », l’astigmatisme n’est bien souvent diagnostiqué qu’au moment où un autre trouble visuel apparaît. Il est très fréquemment associé à une myopie ou à une hypermétropie, parfois même à une cataracte.
Comment se déroule l’intervention chirurgicale de l’astigmatie ?
L'opération de la réfraction ne se résume pas à l’acte chirurgical en lui-même. Avant, comme après le passage au bloc, il y a des étapes incontournables de préparation et de suivi de l’intervention.
PKR ou Lasik : quelle technique laser choisir pour soigner l’astigmatisme ?
Le choix de la technique opératoire ne revient pas au patient, mais à l’équipe médicale. Après étude des résultats d’examens préopératoires, le chirurgien opte au cas par cas pour un PKR ou un Lasik, en cas d’astigmatisme cornéen, ou en cas de cataracte pour le remplacement du cristallin.
- Le laser Excimer est utilisé dans les techniques PKR. Avec cette méthode, une partie de l’épithélium est retirée pour accéder à la cornée et en modifier la forme
- Le Lasik est employé afin de remodeler la courbure de la cornée, en abrasant certaines zones de sa surface. Dans la méthode Lasik, une partie de l’épithélium est cette fois-ci « simplement » soulevée puis repositionnée après le geste chirurgical. La méthode Lasik réclame donc une épaisseur d’épithélium et de cornée minimale et ne peut pas être proposée en cas de pathologie de la cornée ou d’irrégularité de sa surface. Pourtant, les délais de récupération visuelle post-opératoires ainsi que les suites de l’opération sont meilleurs avec un Lasik
Les contre-indications à une opération de l’astigmatisme
Dans le cadre d’une chirurgie de l’astigmatisme, les contre-indications sont :
- une grossesse
- une pathologie auto-immune, et un traitement par corticoïdes ou immunodépresseurs
- un astigmatisme inférieur à 6 dioptries
- certaines pathologies des yeux, mais aussi une cornée trop fine ou une forte sécheresse oculaire
L’évolution de l’astigmatisme comme critère de faisabilité de l'opération
Pour envisager une chirurgie réfractive, le trouble de la vision doit être stable depuis au minimum 1 an. Toutefois, l’astigmatisme n’évolue pour ainsi dire pas, puisqu’il est inné. Cette condition d’opération n’est donc applicable que si un autre trouble visuel est associé à l’astigmatisme.
L’opération
Les chirurgies rétractives ne nécessitent qu’une hospitalisation ambulatoire. Elles ne prennent donc que quelques heures, de l’arrivée dans l’établissement de santé jusqu’au retour au domicile. L’intervention en elle-même, quelle que soit la méthode opératoire (PKR ou Lasik) dure 15 à 20 minutes par œil. Les deux yeux sont dans la majorité des cas opérés en même temps.
Il faut néanmoins prévoir au minimum 3 heures au cours desquelles on procède à :
- l’enregistrement et aux démarches administratives à l’arrivée en clinique ou à l’hôpital
- l’installation en chambre
- l’instillation de gouttes ophtalmiques anesthésiantes
- l’intervention
- la surveillance post-opératoire qui peut prendre quelques heures
Il est recommandé également de préparer l’opération plusieurs jours en avance en :
- ne portant plus de lentilles de contact dans les 48 heures précédant l’opération
- éliminant ou évitant toute éventuelle trace de maquillage le jour J
- organisant son retour à domicile, car la conduite ne sera pas permise à la sortie d’hôpital
- prévoyant les rendez-vous de contrôle post-opératoire, en prenant éventuellement des congés
- se procurant les traitements post-opératoires à commencer dès la sortie de l’hôpital, ainsi qu’une paire de lunettes de soleil pour éviter tout éblouissement
Conseils post-opératoires
À la fin de la brève période d’hospitalisation, un traitement à base de collyre est à débuter. Il vise à éviter les infections, les douleurs et les démangeaisons. Il est également important de ne pas se frotter les yeux dans les jours qui suivent l’opération. Le traitement à suivre suite à la chirurgie est adapté selon la méthode opératoire et en fonction des antécédents de chacun. C’est pourquoi il faut le suivre à la lettre.
La cicatrisation et la durée des soins seront différentes selon la technique utilisée lors de l’opération :
- par Lasik, dès le lendemain, les pansements (ou coques de protection) sont retirés et la vue est nette. Seule peut subsister une sensation de poussière dans l’œil. L’administration de collyres peut durer de 1 à 3 semaines
- par PKR, les pansements post-opératoires sous forme de lentilles doivent être gardés environ une semaine, ce qui correspond approximative à la durée nécessaire pour retrouver une vision parfaite. Des rougeurs et des douleurs sont assez fréquentes dans les suites opératoires, un traitement antalgique peut donc être nécessaire
Quels sont les risques d’une opération de l’astigmatisme ?
Les risques d’une opération de l’astigmatisme sont limités. Ces chirurgies bénéficient d’un recul d’une vingtaine d’années et la précision des instruments utilisés ne fait qu’augmenter. Néanmoins, une sécheresse oculaire, la présence d’un halo dans le champ de vision ou encore une photophobie peuvent se manifester. Si ces symptômes ne disparaissent pas spontanément, la plupart des chirurgiens proposent de réopérer (ce qui est appelé une « reprise chirurgicale ») pour faire disparaître toute gêne.
Le prix d’une opération de l’astigmatisme
Toute chirurgie réfractive a un coût déterminé par le laser utilisé, les équipements mis à disposition dans l’établissement où se déroulera l’opération et par la renommée du chirurgien. Il faut compter environ 2 500 € pour une opération des deux yeux. Toutefois, ce prix comprend les consultations de suivi ainsi que les éventuelles retouches.
La chirurgie réfractive est-elle remboursée ?
Les opérations traitant les troubles de la réfraction ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale. Elles sont considérées comme des chirurgies de confort. Certaines mutuelles cependant proposent une prise en charge partielle soit du prix de l’opération soit du coût de l’hospitalisation. Il convient de prendre les renseignements auprès de plusieurs compagnies d’assurance pour connaître les offres les plus intéressantes.