Pollution atmosphérique et particules fines
La pollution atmosphérique est un vrai problème de santé publique. Elle implique la présence de substances nocives dans l'air, provenant principalement des activités humaines : l'industrie, les transports et l'agriculture.
Parmi ces polluants, nous sommes confrontés aux fameuses particules fines, classées en PM10 et PM2.5 selon leur diamètre. Issues de la combustion des carburants, de l'usure des pneus ou des processus industriels, elles restent en suspension dans l'air et sont donc inhalées. Elles sont particulièrement préoccupantes pour la santé, car le danger vient de leur petite taille, ce qui fait qu’elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires et atteignent la circulation sanguine. A la clé, maladies respiratoires, cardiovasculaires et à inflammations chroniques...
Dans une atmosphère polluée, on trouve aussi du dioxyde de soufre, des oxydes d’azote, de l’ozone, de l’ammoniac, des hydrocarbures et des métaux lourds.
Parfois également, certaines conditions atmosphériques naturelles peuvent aussi être la source d’une pollution de l’air nocive pour les yeux, par exemple en cas d’éruptions volcaniques ou à la suite d’un incendie de forêt, où l’air se charge de particules irritantes.
Quels sont les effets de la pollution sur nos yeux ?
Tous les polluants cités, surtout les particules fines et les différents gaz, pénètrent directement dans les yeux et provoquent des réactions :
- Perturbation du film lacrymal qui protège l’œil
Au contact des polluants, il est moins actif et l’œil produit moins de larmes, ce qui vient perturber l’équilibre naturel : irritation, démangeaisons, rougeurs, sécheresse oculaire et sensation de brûlure. Les personnes atteintes souffrent souvent du syndrome de l’œil sec, conjonctivite, kératite...
- Inflammation et stress oxydatif
Les polluants gazeux (ozone et oxyde d’azote) agressent l’œil et déclenchent un stress oxydatif, autrement dit une production importante de molécules instables (appelés « radicaux libres ») qui abîment les cellules et déclenchent une inflammation aux yeux. Réaction : rougeurs, picotements et brûlures.
- Une atteinte des cellules de l’œil
Les plus petites particules (PM2.5) traversent la barrière protectrice des cellules et par effet d’accumulation, finissent par littéralement tuer les cellules de la cornée et de la conjonctive. Elles assèchent aussi la production du mucus protecteur des yeux.
Quelles sont les maladies des yeux liées à la pollution ?
La menace qui pèse sur notre santé oculaire de la population française est assez sérieuse. L'impact environnemental est avéré : les particules en suspension fines accélèrent le vieillissement favorise une augmentation du risque d'apparition de maladies au cours du temps :
- Risque de glaucome : le lien avec les particules fines est avéré. Elles seraient responsables de l’augmentation de la pression intraoculaire, cause principale de cette maladie neurodégénérative du nerf optique. De même, une étude récente tend à prouver qu’elles provoquent un amincissement des fibres nerveuses de la rétine, une autre cause de la maladie. Le champ visuel est atteint progressivement et non soigné peut amener à la cécité.
- Apparition de la cataracte apparaît lorsque le cristallin s’opacifie. L’exposition permanente aux polluants atmosphériques entraîne un risque d'oxydation prématurée du cristallin et donc, affecte la vue.
- Développement de la DMLA, qui est une dégénérescence des cellules de la rétine liée à l’âge. Les polluants, en particulier certains hydrocarbures, enflamment la rétine et créent le stress oxydatif.
Pour éviter d’en arriver à développer ces maladies, nous vous recommandons quelques gestes préventifs dans votre routine quotidienne et vos habitudes de vie.
Comment protéger ses yeux d’un environnement pollué ?
Personne ne peut vraiment échapper à l’exposition aux polluants et au changement climatique, mais voici quelques conseils pour adopter de bons réflexes :
- Réduire le temps passé à l’extérieur les jours de pic de pollution. En particulier si vous êtes près d’une grande zone de trafic routier et que le seuil est élevé. Dans ce cas, éviter le sport et les activités extérieures ce jour-là, et pas seulement pour vos yeux d’ailleurs !
- Porter des lunettes de protection. En dehors des versions en plexiglas transparent, vous pouvez vous orienter vers des modèles qui ont des rabats sur les côtés et qui sont bien enveloppants, comme les lunettes de vélo. En cherchant bien, vous pourrez aussi trouver de très belles solaires profilées.
- Hydrater les yeux en utilisant des larmes artificielles (idéalement un collyre à base d'acide hyaluronique) et parfois des compresses chaudes qui stimulent la production lipidique des glandes lacrymales.
- Avoir une bonne hygiène oculaire avec des rinçages au sérum physiologique lorsque vous avez été exposé(e) et en évitant de vous frotter les yeux.
La pollution fait hélas partie de notre quotidien et atteint nos yeux sans que l’on s’en aperçoive vraiment. Ce n’est que lorsque l’on développe les premiers symptômes que l’on en prend conscience. N’hésitez pas à consulter votre ophtalmologue et même votre opticien pour un contrôle rapide et mettez vite en place de bonnes habitudes pour garder votre capital santé visuelle le plus longtemps possible.