Qu’est-ce que l’occlusion veineuse rétinienne ?
La définition de l’occlusion veineuse rétinienne est simple : c’est lorsqu’une veine se bouche au niveau de la rétine. Cela provoque une dégradation de la vision, un œdème maculaire et éventuellement un endommagement de la rétine.
Cette pathologie touche environ 20 000 personnes par an en France. Elle peut concerner des individus de tous les âges et des deux sexes. Toutefois, une prédominance des personnes âgées de 55 à 65 ans a été remarquée parmi ceux qui en sont atteints.
Les cas d’occlusion veineuse rétinienne se divisent en deux catégories :
- Les occlusions de la veine centrale de la rétine (OVCR), située dans le nerf optique
- Les occlusions de l’une des branches veineuses rétiniennes (OBR) qui se trouvent dans la rétine
L’OVCR entraîne une plus forte réduction de la vision et a des conséquences dans toute la rétine. L’OBR, elle, n’implique que les parties drainées par la branche atteinte.
L’occlusion veineuse rétinienne ne touche généralement qu’un seul des deux yeux. En tout cas, si les deux sont atteints, il s’agit d’événements concomitants mais indépendants. L’occlusion qui survient d’un côté n’est pas responsable de l’apparition éventuelle d’une occlusion de l’autre côté.
Seul un examen du fond de l’œil permet de diagnostiquer une occlusion veineuse de la rétine. Il faut ensuite recourir à une angiographie pour en définir la gravité (elle permet de définir si la veine est complètement ou partiellement bouchée). Enfin, une tomographie permet de localiser et de mesurer l’œdème rétinien.
Les symptômes de l’occlusion veineuse rétinienne
Le symptôme principal en cas d’occlusion veineuse rétinienne est une baisse de la vue, généralement brutale. Mais il se peut aussi qu’elle s’installe progressivement sur plusieurs jours, voire des semaines. Enfin, certaines occlusions sont asymptomatiques, tandis que d’autres se résorbent spontanément !
L’œil reste normal en apparence. Il n’est pas douloureux, n’entraîne aucune sensation de démangeaison ou de chaleur. Mais la vision est soudainement altérée et parfois perturbée par l’apparition de taches noires appelées scotomes.
Cette altération visuelle est la conséquence :
- d’un œdème situé au centre de la rétine, à l'endroit que l'on nomme la macula
- du manque d’apport en nutriments et en oxygène dont souffre logiquement la rétine, ces éléments étant habituellement véhiculés jusqu’à elle par le sang
Si la rétine est totalement privée d’oxygène à cause d’un blocage complet du flux sanguin, on dit que l’occlusion est ischémique.
L’occlusion veineuse rétinienne peut-elle rendre aveugle ?
Une occlusion « classique », non prise en charge médicalement, peut évoluer en occlusion ischémique. Cela signifie que le flux sanguin va ralentir jusqu’à s’arrêter, au fur et à mesure que la veine se bouche. Le sang veineux ne s’évacuant plus, le sang artériel n’aura alors plus la place pour alimenter la rétine, la privant notamment d’oxygène. En effet, le rôle d’une veine est de récupérer le sang chargé des déchets d’un organe. À l’inverse, une artère apporte du sang "neuf", chargé d’oxygène et de nutriments.
L’ischémie provoque une réponse automatique de l’organisme qui va déclencher la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, ce qui se fait généralement de façon anarchique. Si elle intervient rapidement, cette néovascularisation rétinienne peut permettre de contourner la veine bouchée et de rétablir le trafic sanguin spontanément. Mais il se peut que la formation de nouveaux vaisseaux sanguins s’emballe ou se déclenche trop souvent (en cas d’occlusions chroniques). Cette profusion peut être la cause de graves problèmes, comme un glaucome ou une déchirure rétinienne qui, dans les pires des cas, peuvent entraîner une perte de la vue.
Ainsi, même si c’est de façon indirecte, une occlusion veineuse rétinienne peut conduire à la cécité.
Les causes d’une occlusion veineuse rétinienne
La veine peut être partiellement ou totalement obstruée par :
- un caillot sanguin, et on parle alors de thrombose veineuse rétinienne
- la compression d’une artère voisine, potentiellement endommagée par de l’hypertension ou de l’hypercholestérolémie
Certaines maladies métaboliques sont considérées comme des facteurs à risque. C’est le cas par exemple du diabète, de la dyslipidémie ou encore de l’hypertension artérielle…
L’âge, l’importante viscosité du sang et la présence préalable d’un glaucome peuvent également faciliter l’apparition d’une occlusion.
Qu'est-ce qu'une thrombose de l'œil ?
Une thrombose est l’obstruction d’un vaisseau sanguin par la formation d’un caillot (thrombus). « Thrombose veineuse de l’œil » est donc le nom que prend une occlusion veineuse rétinienne lorsqu’elle est causée par un caillot sanguin.
Comment attrape-t-on une thrombose à l’œil ?
Une thrombose ne s’attrape pas. C’est un mécanisme interne de l’organisme, dont les raisons ne sont pas toujours définissables. Un trouble de la coagulation quelconque provoque l’agglutination des plaquettes sanguines, qui forment alors un amas ou une sorte de croûte sur la paroi d’une veine ou d’une artère. Ces agglomérats peuvent grossir et boucher le vaisseau sanguin. Ils peuvent également se décrocher de leur paroi d’origine et se disloquer spontanément ou boucher d’autres vaisseaux que ceux où ils sont nés. On parle alors d’embolie.
Comment soigner une thrombose veineuse rétinienne
Il n’existe malheureusement pas de traitement pour « déboucher une veine ». Ce sont donc les conséquences de l’occlusion qui vont être traitées.
L’œdème maculaire, responsable de la baisse de la vision, sera soigné par :
- des implants de corticoïdes pour diminuer l’inflammation rétinienne durant quelques semaines
- la prise d’anticoagulants type « aspirine »
- des injections d’anti-VEGF (la protéine produite en cas d’ischémie et qui déclenche la production de nouveaux vaisseaux sanguins)
- une intervention appelée photo-coagulation au laser, qui éliminera les néovaisseaux envahissants ou susceptibles de provoquer une déchirure, une hémorragie rétinienne ou un glaucome néovasculaire
Guérir l’occlusion d’une branche veineuse rétinienne
Une grande partie des occlusions veineuses rétiniennes passent inaperçues, car elles n’ont que peu (voire pas du tout) de symptômes et se guérissent seules. Ce n’est pas pour autant qu’elles n’endommagent pas la vue. En atténuant la perception des couleurs par exemple, ou en diminuant l’acuité visuelle. Ces occlusions ne sont alors détectables que lors d’un examen ophtalmique précis : le fond d’œil. Lors de ce contrôle, la présence de nouveaux vaisseaux sanguins de la rétine est clairement perçue. C’est pourquoi il est indispensable de réaliser des examens visuels régulièrement, même en l’absence de trouble.
En présence de cette néovascularisation, l’ophtalmologue peut mettre en place un traitement pour rendre son confort visuel au patient, ou lui prescrire des examens complémentaires ainsi qu’une surveillance plus étroite du système visuel. Le principe est de contrôler la formation de ces nouveaux vaisseaux sanguins afin qu’ils ne provoquent ni glaucome, ni hémorragie ni déchirure de la rétine.