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Aniséiconie : quand les deux yeux voient différemment

5 min de lecture
Gwendoline Billy
Publié le 03/10/2025

Vision floue, fatigue visuelle, maux de tête : et si vos deux yeux ne voyaient pas la même chose ? Encore peu connu du grand public et souvent confondu avec d’autres troubles, l'aniséiconie correspond à un déséquilibre de la perception binoculaire. Cela signifie que les deux yeux ne voient pas les images de la même taille. À l’origine de nombreuses gênes visuelles, elle peut se prévenir et surtout, se corriger à la suite d’une prise en charge ophtalmologique.

En résumé

L’aniséiconie est un trouble visuel méconnu, mais dont les effets sur la qualité de vie peuvent être significatifs. Liée dans bien des cas à une anisométropie ou à une correction optique mal ajustée, elle se manifeste par une perception inégale des images entre les deux yeux. Heureusement, des solutions existent pour retrouver un bon confort visuel. Parlez-en à votre Opticien Par Conviction pour un accompagnement personnalisé.

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Qu’est-ce que l’aniséiconie ?

L’aniséiconie est un trouble de la vision binoculaire qui se caractérise par une différence de perception de la taille des images entre les deux yeux. En d'autres termes, le même objet semble plus grand dans un œil que dans l’autre, même si en réalité, il ne change pas de taille. Cette différence est généralement exprimée en pourcentage.

La fusion binoculaire

Pour comprendre ce phénomène, il faut se pencher sur le système de fusion binoculaire. Pour former une seule perception visuelle cohérente, le cerveau récupère les images perçues par les deux yeux et les fusionne pour n’en former plus qu’une.

Mais dans le cas d’une aniséiconie, les images envoyées sont déséquilibrées en taille. Le cerveau peut alors être dans l'incapacité de réaliser cette fusion, entraînant une suppression de l'image de l'œil le moins performant ou, plus rarement, la conservation de deux images différentes pouvant mener à une diplopie (vision double).

Les types d’aniséiconie

On distingue deux formes d’aniséiconie. La première est l’aniséiconie statique (ou optique) et concerne la perception d’images fixes. Elle est due à une différence de taille des images rétiniennes lorsque les yeux regardent droit devant. Cette forme est la plus fréquente et est liée à l'anisométropie ou à une correction optique inappropriée.

La seconde forme est l’aniséiconie dynamique. Elle se manifeste lorsque les yeux sont en mouvement. L’image, qui change de taille selon les déplacements du regard, perturbe alors la vision spatiale (perception de l’environnement en 3D).

Quelle différence entre aniséiconie et anisocorie ?

Si les deux mots sont proches, ils n’ont pourtant pas la même signification. En effet, l’aniséiconie se réfère à une différence de perception de la taille des images entre les deux yeux, alors que l’anisocorie désigne une asymétrie de la taille des pupilles.

Quel lien entre aniséiconie et anisométropie ?

L’aniséiconie est très souvent rattachée à un autre trouble visuel : l’anisométropie, qui se révèle être la principale cause au développement d’une aniséiconie.  

L’anisométropie : un déséquilibre réfractif

L’anisométropie désigne une différence de puissance de réfraction entre les deux yeux. Autrement dit, chaque œil n’a pas la même capacité à focaliser la lumière. Cela peut se traduire par un œil myope et un autre hypermétrope, ou une différence de degré de myopie entre les deux yeux.

C’est un trouble courant qui peut être présent dès la naissance ou apparaître plus tard, à la suite d’une chirurgie ou d’un traumatisme oculaire par exemple.

Une cause de l’aniséiconie

L’anisométropie est l’une des principales causes de l'aniséiconie, en particulier lorsque les écarts de correction sont importants. En effet, corriger chaque œil avec des lunettes traditionnelles peut amplifier la différence de taille d’image perçue. Cela s’explique par les effets optiques induits par les verres correcteurs eux-mêmes.

De ce fait, plus la différence de correction entre les deux yeux est grande, plus le risque d'aniséiconie augmente, surtout en cas de correction optique mal adaptée.

Quels sont les symptômes de l’aniséiconie ?

Selon la sévérité de l’aniséiconie, mais aussi sa forme, les symptômes peuvent varier. Elle peut être asymptomatique ou, à l'inverse, impacter gravement le quotidien. Parmi les plus courants, on trouve :

  • La vision floue ou instable, surtout lorsqu’il est nécessaire de se concentrer sur une activité comme la conduite ou sur des détails comme la lecture.
  • Une diplopie (vision double).
  • La fatigue oculaire ou générale.
  • Des maux de tête.
  • Des vertiges, des nausées ou un inconfort persistant.
  • Une perte de la stéréoscopie (perception du relief et de la profondeur), car la différence de taille des images rend difficile la fusion binoculaire.

Des signaux qui peuvent facilement être confondus avec d’autres troubles visuels ou neurologiques. Ce qui explique pourquoi l’aniséiconie est parfois sous-diagnostiquée.

Comment est-elle diagnostiquée ?

Le diagnostic de l'aniséiconie repose sur une série de tests réalisés par un ophtalmologiste.

En premier lieu, un examen ophtalmologique complet est effectué pour évaluer l'acuité visuelle et la réfraction de chaque œil, afin de détecter une potentielle anisométropie.

Des tests spécifiques sont ensuite réalisés pour mesurer l'aniséiconie elle-même. Parmi eux :

  • Le test d’aniséiconie qui évalue la taille perçue d’une image par chaque œil.
  • Des tests de vision binoculaire pour observer la capacité du cerveau à fusionner les images et à percevoir le relief.

Quels traitements en cas d’aniséiconie ?

Si le traitement de l’aniséiconie dépend de son origine et de son intensité, la solution la plus courante repose sur l’adaptation optique. Toutefois, d’autres options sont envisageables.

La correction optique

En ce qui concerne la correction optique, différents moyens peuvent être mis en place. Dans le cas d’une anisométropie, les lentilles de contact sont recommandées, car elles réduisent l’effet de grossissement ou de rétrécissement d’image induit par les lunettes.

Pour ceux qui préfèrent conserver des lunettes de vue, il est possible d’adapter les verres pour qu’ils correspondent aux besoins de chaque œil. De même, le recours à des verres spécifiques (eikoniques) dont l’épaisseur ou la courbure est retravaillée permet d’ajuster la taille perçue de l’image.

Enfin, des prismes ou verres prismatiques peuvent être utilisés pour faciliter la fusion binoculaire, à plus forte raison si l'aniséiconie est associée à un strabisme ou à des problèmes de convergence.

Les autres solutions possibles

Dans les cas les plus complexes où la correction optique ne suffit pas, d’autres approches peuvent être envisagées comme la chirurgie réfractive. Pouvant corriger l’anisométropie, elle se réalise au laser (LASIK, PKR) ou à l’aide d’un implant intraoculaire.

Une rééducation orthoptique peut également être bénéfique. Réalisée par un orthoptiste, elle vise à améliorer la tolérance binoculaire, à renforcer les muscles oculaires et à aider le cerveau à mieux gérer les différences entre les images perçues par chaque œil.

Peut-on prévenir ce trouble ?

L’aniséiconie est un trouble propre à certaines situations et apparaît principalement dans les premiers mois de vie ou après une intervention chirurgicale. Ainsi, dans les deux cas, un suivi ophtalmologique permet d’en prévenir l’apparition ou d'en limiter les conséquences.

Le dépistage visuel précoce

Si un enfant présente une anisométropie, un dépistage précoce de l’aniséiconie est particulièrement important. Celui-ci permet de corriger le trouble rapidement, mais aussi de prévenir d’éventuelles complications comme une amblyopie (œil paresseux) ou un strabisme.

La surveillance post-opératoire

Les interventions chirurgicales oculaires, et notamment la chirurgie de la cataracte avec implant intraoculaire, peuvent induire une anisométropie et, par conséquent, une aniséiconie post-opératoire.

Pour éviter ces effets secondaires, une surveillance post-opératoire est alors conseillée auprès d’un ophtalmologiste.

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