L’anisocorie physiologique fait partie des causes courantes et bénignes de ce phénomène. Mais il existe des causes plus rares, présentant, pour certaines, un danger pour la santé visuelle.
L’anisocorie pathologique, liée à une maladie sous-jacente
L’anisocorie pathologique se définit comme étant un type d’anisocorie rare dû à une maladie, principalement inflammatoire ou touchant le système nerveux. Parmi les affections en cause, il y a l’uvéite, la pupille tonique d'Adie, le syndrome d'Horner et la paralysie du troisième nerf crânien.
L’uvéite
L’uvéite est une maladie inflammatoire qui, dans sa forme antérieure, touche l’iris. L’inflammation peut alors affecter le fonctionnement du muscle qui contrôle la dilatation et la contraction de la pupille, située au centre de celle-ci.
Elle provoque divers symptômes comme des rougeurs, des douleurs oculaires et des troubles de la vision (vision floue, apparition de taches noires, etc.).
Le traitement de l’uvéite consiste à la prise de corticoïdes, de médicaments immunosuppresseurs, antimicrobiens ou d’une chirurgie pour les cas plus graves.
La pupille tonique d'Adie
Le syndrome de Holmes-Adie, également connu sous le nom de pupille tonique d’Adie, est une maladie neurologique rare qui affecte les pupilles et le système nerveux autonome. Une des pupilles, ou les deux, reste dilatée et ne réagit plus normalement à la lumière.
Observée majoritairement chez les femmes, la cause exacte est encore inconnue. Elle ne provoque pas d’autres symptômes que ceux dus à la dilatation de la pupille, c’est-à-dire une grande sensibilité à la lumière et une difficulté à fixer les objets proches.
Il n’y a aucun traitement propre au syndrome de Holmes-Adie, celui-ci portant essentiellement sur le soulagement des symptômes. Le port de lunettes de soleil et de vue est souvent recommandé par les ophtalmologues.
Le syndrome d'Horner
Le syndrome de Claude Bernard-Horner est une affection neurologique qui touche un côté du visage. Elle provoque notamment l’affaissement de la paupière (ptosis) et un resserrement de la pupille (myosis).
Il apparaît à la suite d’un problème médical comme un accident vasculaire cérébral (AVC), une tumeur ou une lésion à la moelle épinière.
Son traitement dépend de sa cause. Si cette dernière est curable (infection, tumeur), les symptômes peuvent disparaître avec des soins adaptés. Dans le cas contraire, le traitement vise à soulager les symptômes.
La paralysie du troisième nerf crânien
Le troisième nerf crânien, aussi appelé nerf oculomoteur, est chargé du contrôle du muscle associé à la dilatation de la pupille. C’est pourquoi sa paralysie provoque une anisocorie.
Symptôme qui peut s’accompagner d’une diplopie (vision double), d’un ptosis ou encore d’un strabisme.
Les causes de la paralysie du troisième nerf crânien sont multiples. Elle peut être la conséquence d’un traumatisme crânien, d’un anévrisme, d’une tumeur ou encore d’une hypertension. Ici aussi, son traitement dépend de son origine et peut être médicamenteux, comme chirurgical.
L’uvéite, la pupille tonique d’Adie, le syndrome d’Horner et la paralysie du troisième nerf crânien sont des causes possibles à une anisocorie. Mais ce ne sont pas les seules explications à ce phénomène. D’autres pathologies, comme le glaucome et le signe d’Argyll-Robertson peuvent être envisagées. Tout comme une lésion ou une malformation congénitale. Dans tous les cas, une prise en charge médicale est nécessaire pour obtenir un diagnostic fiable et un traitement adapté.
L’anisocorie mécanique, à la suite d’une lésion
L’anisocorie est dite mécanique lorsqu’elle est due à des dommages physiques ou à une anomalie dans la structure de l'œil.
Les traumatismes oculaires
Un traumatisme oculaire peut être à l’origine d’une anisocorie si celui-ci touche à l’iris ou à son fonctionnement. Ainsi, un accident qui provoque une lésion à l’iris peut engendrer une anisocorie mécanique. De même, ce phénomène fait partie des complications connues des chirurgies oculaires, à l’instar de l’opération de la cataracte.
Les symptômes de l’anisocorie mécanique varient en fonction de la cause. Néanmoins, il est fréquent de relever des douleurs, des rougeurs oculaires et des troubles de la vision. Symptômes que l’on peut retrouver en cas de malformations congénitales.
Les malformations congénitales
Une anomalie congénitale qui provoque un dysfonctionnement de la structure de l’iris peut expliquer l’apparition d’une anisocorie mécanique.
C’est le cas de l’aniridie, qui correspond à une absence totale ou partielle d’iris, et de l’ectopie pupillaire, qui se caractérise par un déplacement de la pupille.
Il n’est pas toujours possible de corriger ces anomalies. Quand c’est le cas, le recours à la chirurgie est le plus fréquent. Chirurgie qui peut aussi être indiquée en cas de traumatisme oculaire.