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Œil dominant : mon système visuel est-il droitier ou gaucher ?

Être droitier ou gaucher ? Pour la plupart d’entre nous, cette question ne paraît concerner que l’usage de la main, voire du pied. Et pourtant, nos yeux aussi sont latéralisés : notre cerveau a une préférence pour l’un des deux ! C’est de là que vient la notion d’œil dominant, aussi appelé œil directeur ou œil fort. Comment savoir si on est gaucher ou droitier des yeux ? Peut-on changer d’œil directeur ? Être droitier implique-t-il que l’œil droit est dominant ? On vous dit tout sur la latéralisation du système visuel.

  1. Pourquoi a-t-on un œil directeur ? 
  2. L’œil directeur et le tennis : la latéralité au service du sport
  3. Déterminer son œil directeur 
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Latéralisation oculaire : quel est l’œil le plus fort ?

De nombreuses espèces animales sont latéralisées. Ce qui se traduit par une préférence pour utiliser un côté du corps plutôt que l’autre, par une plus grande adresse avec les membres du côté dominant, et par des appétences pour les domaines propres à la partie du cerveau qui prédomine. Les humains n’échappent pas à la règle ! Ils sont à 90 % droitiers. Un chiffre à mettre en perspective avec les éventuelles "pressions" sociales ou scolaires potentiellement imposées aux enfants au moment où leur latéralité se fixe, soit vers leurs 5 ans.
Toutefois, s’il est facile de forcer une personne à ne pas utiliser sa main ou son pied dominant (ou si des facteurs affectifs peuvent motiver cet instinct), il est bien plus difficile de contrarier le choix du cerveau concernant la latéralité visuelle. Cela peut déboucher sur une latéralisation dite croisée, c’est-à-dire avoir un œil dominant gauche et pourtant être droitier, ou inversement.

Pourquoi a-t-on un œil dominant ?

Pour avoir une vision stéréoscopique en relief, nos yeux fonctionnent en complémentarité. Les images de chaque œil sont envoyées au cerveau, qui compose une unique image en fonction des informations reçues.
Au fil du développement visuel, un œil envoie de plus en plus de détails fins au cerveau, quand l’autre par exemple envoie une image plus panoramique… C’est l’œil qui apportera le plus de précision qui s’imposera comme l’œil dominant, ou œil directeur. En cas de défaut visuel, l’œil avec la meilleure acuité sera choisi par le cerveau pour être l’œil dominant (avec dans les cas extrêmes un risque d’amblyopie ou d’œil paresseux).
Une étude australienne parue dans la Royal Société Biology en 2018 a démontré un lien entre cette latéralisation visuelle et la latéralisation du reste du corps. L’hémisphère du cerveau traitant les informations de l’œil dominant aurait tendance à plus vite réagir, et donc à plus vite faire réagir les parties du corps qu’il dirige. Rappelons que la partie droite du corps est contrôlée par l’hémisphère gauche du cerveau et inversement.

Changer d’œil dominant

Tenter de changer complètement la latéralisation visuelle ne peut se faire que dans le cadre de soins encadrés par des professionnels de santé. Bien sûr, en cas d’amblyopie, il est fondamental de rééquilibrer la latéralisation visuelle, sans forcément aller jusqu’à changer l’œil dominant. Toutefois, dans des cas de latéralisation croisée, des troubles multiples peuvent apparaître (dysgraphie, difficulté de lecture, retards moteurs…). Il peut alors être préconisé de travailler sur la latéralisation visuelle quand le rééquilibrage de la latéralisation corporelle n’a pas abouti, bien qu’elle soit plus accessible. Joëlle Morice Mugnier, psychopraticienne et latérapraticienne, explique que des exercices visuels quotidiens de quelques minutes durant trois semaines permettent déjà au cerveau de créer de nouveaux circuits de communication. Privilégier dans ces entraînements visuels l’œil faible permettrait ainsi de limiter l’écart de latéralisation visuelle.

Œil dominant droit et main dominante gauche : la latéralité croisée

La latéralité concerne l’ensemble du corps. Une personne est latéralisée de façon homogène quand elle utilise de façon préférentielle son pied, sa jambe, sa hanche, son bras, sa main, son oreille et son œil du même côté. Mais ce n’est pas toujours le cas. On parle alors de latéralité croisée, majoritairement quand l’œil et la main directeurs n’appartiennent pas au même côté. Généralement, l’œil dominant indique la latéralisation du cerveau (qui est son inverse). Peut-on en conclure que sur les 90 % de droitiers, seuls les 67 % qui ont un œil dominant à droite seraient réellement droitiers et que les autres ont été « contrariés » dans leur latéralisation ? C’est probable, mais rien, à ce jour, ne le prouve et cela ne prendrait pas en compte les dominances alternées déjà citées, et qui permettent à certains champions comme le tennisman Nadal ou le golfeur Phil Mickelson de réaliser des exploits. Ces deux sportifs, droitiers visuels mais gauchers manuels uniquement lors de l’exercice de leur passion, sont au quotidien des droitiers manuels.

Œil directeur et port de lentilles : une attention particulière ?

Il est important de faire vérifier son œil dominant avant d’envisager le port de lentilles de contact progressives. Ces verres de contact s’adressant aux presbytes n’ont pas la même correction sur les deux yeux. L’œil dominant sera corrigé pour la vision de loin, et l’œil « faible » sera corrigé pour la vision de près.

L’œil directeur et le tennis : la latéralité au service du sport

Dans certains sports, il a été établi que la latéralité jouait sur les performances, notamment dans les sports individuels tels que le tennis, le golf, le tir…
Il convient de souligner que dans les sports en "face-à-face" comme l’escrime ou le tennis, le fait d’être gaucher offre un avantage : l’inversion des appuis et des côtés d’attaque déstabilise l’adversaire. Un avantage qui n’est pas en lien direct avec les aptitudes des joueurs. Le coup droit au tennis serait une des rares exceptions dans lesquelles les gauchers (manuels et/ou visuels) se démarquent grâce à leur latéralisation.
De nombreuses études ont prouvé que la latéralité croisée de certains sportifs leur offre une rapidité d’exécution supérieure.
À l’inverse, les personnes ayant l’œil dominant à gauche seraient défavorisées dans les sports et jeux de tir, du fait d’équipements souvent pensés pour les droitiers visuels. Ce débat porte le nom de « mythe de l’œil dominant ». De nombreuses astuces permettraient de contrer cet inconfort (comme incliner son arme pour libérer le champ visuel du côté dominant). Ball-trap ou tir sportif seraient donc à appréhender avec des méthodes d’adaptation en fonction de l’œil dominant.

Déterminer son œil directeur

Pour savoir si l’on est droitier ou gaucher des yeux, rien n’est plus simple ! Il suffit de « viser » avec les doigts, bras tendus devant soi, un objet assez éloigné. Puis de fermer les yeux, sans bouger les mains. Ensuite ouvrir un seul œil, tour à tour. Quand l’objet reste pointé, aligné avec les doigts : c’est l’œil dominant.
Ce test appartient aux tests de visée, les professionnels en santé visuelle disposent de tests plus complets pour définir la latéralisation. En effet, elle est parfois plus difficile à déterminer en cas de forts troubles de la réfraction ou de strabisme, par exemple.

Est-il possible de ne pas avoir d’œil dominant ?

Pour certaines personnes, il peut être difficile de déceler l’œil fort. Tout comme il existe des personnes ambidextres, il existe des personnes qui ont des performances très proches entre leurs deux yeux, ou pour lesquelles les yeux ont développé des tâches précises dans lesquelles ils sont à tour de rôle dominants. On dit qu’elles ont une dominance oculaire mixte ou alternée.
Mais la dominance existe malgré tout. Pour chaque image, les données des deux yeux sont traitées différemment. En effet, la vision binoculaire fonctionne grâce à l’existence d’un œil dominant. Des neurones situés dans le cortex visuel sont programmés pour privilégier les données envoyées par l’œil dominant afin de permettre une bonne vision binoculaire. L’absence totale de dominance visuelle pourrait donc entraîner une vision défaillante. Néanmoins, la plasticité du cerveau permet de faire évoluer cette latéralisation visuelle, et d’envisager un chevauchement de dominances oculaires en fonction de la performance visuelle activée (vision de loin ou de près, vision soutenue…).

Œil directeur gauche : signification

Avoir un œil dominant gauche signifie généralement que le cerveau est latéralisé à droite. L’hémisphère droit est, dans l’image collective, la zone du cerveau traitant l’imagination, la créativité, l’intuition, les émotions. Scientifiquement, rien ne démontre que les hémisphères ont des fonctions fondamentalement différentes, même la zone du langage située exclusivement à gauche chez les droitiers, se retrouve dans les deux hémisphères chez les gauchers.
Néanmoins être gaucher visuel, comme manuel, amène à se confronter à de nombreuses difficultés quotidiennes. Concernant uniquement la vision latéralisée à gauche, les problèmes se rencontreront principalement avec la lecture, qui est pensée pour être pratiquée de gauche à droite et non l’inverse.

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