Qu’est-ce qu’un AVC et comment affecte-t-il la vision ?
L’accident vasculaire cérébral (AVC) se définit comme une perte soudaine de fonction cérébrale, provoquée par une lésion des vaisseaux sanguins du cerveau. Il en existe deux types :
- L’AVC ischémique : il survient lorsque la circulation sanguine dans le cerveau est interrompue en raison de l’obstruction d’un vaisseau sanguin. Il s’agit de la forme la plus fréquente d’AVC.
- L’AVC hémorragique : il est causé par une hémorragie cérébrale, c’est-à-dire une rupture de vaisseaux sanguins entraînant un saignement dans le cerveau.
Première cause de handicap physique et deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer, l’AVC est responsable de près de 20 % des décès. C’est une urgence médicale absolue qui doit être prise en charge dans les toutes premières heures afin de limiter les séquelles.
Parmi les conséquences possibles, les plus connues sont les troubles moteurs (paralysie, tremblements, perte d’équilibre), mais les AVC peuvent également affecter les fonctions sensorielles, comme la parole ou la vision.
Quels troubles visuels peut-on avoir après un AVC ?
Lorsque l’attaque cérébrale touche les vaisseaux sanguins reliés à l'œil, on parle d’AVC de l'œil. Les conséquences varient selon la durée pendant laquelle le cerveau a manqué d’oxygène. Plus l’interruption est longue, plus le nombre de cellules cérébrales détruites est important.
Les troubles visuels qui en résultent peuvent aller de la vision floue ou double (diplopie), à la perte partielle du champ visuel (hémianopsie), voire à la cécité totale d’un œil.
Ces atteintes, appelées défauts du champ visuel ou négligence visuelle, peuvent entraîner une perte importante d’autonomie. Elles compliquent les gestes du quotidien : se déplacer, lire, repérer les obstacles, conduire, etc. Pour espérer une récupération partielle, une rééducation adaptée est indispensable.
Peut-on récupérer la vue après un AVC ?
Après un AVC, la récupération est très variable. Elle dépend principalement de la localisation et de la gravité des lésions cérébrales. Dans le cas d’un AVC de l'œil, il est parfois possible de récupérer partiellement son acuité visuelle, à condition que les cellules visuelles n’aient pas été totalement détruites au moment de l’attaque.
Selon l’association Retina France, environ 60 % des patients conservent des séquelles neurologiques, et 23 % présentent des troubles visuels.
C’est pourquoi une prise en charge médicale immédiate, dès l’apparition des premiers signes, est très importante pour limiter les dommages. Plus l’intervention est rapide, plus on augmente les chances de préserver les fonctions visuelles.
Quelles solutions existent ?
La rééducation visuelle après un AVC a pour objectif de restaurer, compenser ou contourner les pertes visuelles. Elle varie en fonction du type de trouble (hémianopsie, diplopie, négligence visuelle, etc.) et du degré d’atteinte. Cette prise en charge est pluridisciplinaire. Elle peut faire intervenir des neurologues, des orthoptistes ou encore des ergothérapeutes, en fonction des besoins spécifiques du patient.
Les exercices oculaires et la stimulation visuelle
Pour travailler sur sa récupération visuelle, le patient est orienté vers un orthoptiste. Ce dernier, après avoir évalué précisément les troubles, propose des exercices visant à améliorer la coordination des yeux, à réduire la vision double ou à renforcer les mouvements oculaires.
En parallèle, des stimulations visuelles (lumières, contrastes, cibles mobiles) peuvent être utilisées pour réactiver les zones du cerveau encore fonctionnelles. Ces exercices favorisent la plasticité cérébrale, un mécanisme naturel de réorganisation des connexions neuronales.
Les stratégies compensatoires
Lorsque la récupération complète de la vision n’est pas possible, des stratégies de compensation peuvent être mises en place pour aider le patient à retrouver son autonomie.
L’ergothérapeute intervient alors pour adapter l’environnement et accompagner la reprise des gestes du quotidien (lecture, déplacements, usage d’écrans). Son rôle est d’enseigner au patient comment contourner ses limitations visuelles, afin de préserver une bonne qualité de vie.
Une autre méthode repose sur le port de lunettes prismatiques. Ces lunettes spéciales, équipées de prismes optiques, déplacent le champ visuel vers le côté atteint. Cela aide le cerveau à réintégrer la partie négligée du champ visuel.
La neuro-rééducation assistée par technologie
La technologie ouvre de nouvelles perspectives pour la rééducation visuelle. L’utilisation de la réalité virtuelle permet d’exposer les patients à des environnements simulés où ils peuvent travailler, de manière interactive et ludique, leurs capacités visuelles et cognitives.
Bien que ces techniques soient encore en cours d’étude, les premiers résultats sont prometteurs et laissent entrevoir de nouvelles possibilités pour les patients victimes d’un AVC.
Selon l’Assurance Maladie, plus d’un million de personnes vivant en France ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral, un chiffre conséquent qui touche majoritairement les plus de 70 ans.
Entraînant de lourdes séquelles, il existe aujourd’hui des solutions concrètes pour accompagner les patients dans leur récupération, notamment en cas d’AVC de l'œil.
La rééducation visuelle, qu’elle repose sur des exercices, des adaptations ou des outils technologiques, permet dans de nombreux cas d’améliorer la qualité de vie et de retrouver, partiellement ou totalement, ses capacités visuelles.