Suite à cet examen clinique, l’ophtalmologiste détermine le type de kératite et propose un traitement adapté, qui peut être antibiotique, antiviral, antifongique ou cicatrisant. Pour cela, il se réfère aux différentes classifications des kératites et notamment à la classification étiologique, qui s’intéresse à la cause de la maladie.
Quelles sont les causes de la kératite ?
Le traitement des kératites infectieuses
La kératite infectieuse trouve sa cause dans un micro-organisme tel que la bactérie, le virus, le parasite ou le champignon. Si certaines formes sont courantes, elles n’en sont pas moins dangereuses puisqu’elles peuvent provoquer une cécité si elles ne sont pas soignées à temps.
Kératite bactérienne
La kératite bactérienne est causée par une bactérie. Le traitement est donc antibiotique. Celui-ci diffère en fonction du type de bactérie (staphylocoque, streptocoque, etc.). C’est pourquoi l'ophtalmologiste procède à un antibiogramme lors de l’examen clinique pour identifier la bactérie concernée.
À ces antibiotiques, s’ajoute un traitement local à base de collyre ou de pommade ophtalmique, ainsi que des antalgiques pour diminuer les douleurs.
Le traitement d’une kératite bactérienne dure environ 2 semaines. Pour les cas les plus graves, une hospitalisation peut être nécessaire. Si une perforation cornéenne est observée, il peut y avoir besoin de faire une greffe.
Kératite virale et herpétique
Pour une kératite virale, il faut rechercher la présence d’un virus. Le plus souvent, il s’agit du virus Herpes Simplex, on parle alors de kératite herpétique.
Le traitement prend la forme d’antiviraux à prendre pendant une semaine. Il se complète avec un collyre ou une pommade cicatrisante et des corticoïdes topiques.
La kératite virale est amenée à récidiver. Dans ce cas, un traitement préventif est conseillé puisque des kératites chroniques peuvent endommager la cornée, la rendant de plus en plus opaque. En cas d’opacification entraînant une importante baisse de vision, une greffe de cornée peut être envisagée.
Kératite amibienne et fongique
La kératite amibienne est causée par un parasite, l’acanthamoeba, présent dans l’eau. Rare, elle se soigne par l’application d’un collyre antiseptique. Contrairement aux kératites vues précédemment, le traitement est long et peut durer plusieurs mois.
Ce qui est également le cas avec la kératite fongique due à un champignon. Ici, le traitement prescrit est antifongique par voie orale, mais aussi locale grâce à un collyre adapté.
Le traitement des kératites non-infectieuses
La kératite non-infectieuse trouve son origine dans une blessure à l'œil, une sécheresse oculaire, une inflammation sous-jacente ou encore à une exposition à un produit toxique.
Kératite post-traumatique
La kératite post-traumatique regroupe en grand nombre de causes puisqu’elle peut survenir à la suite d’une blessure, d’une brûlure, d’une chirurgie ou même d’une importante exposition aux rayons ultra-violets (UV).
Dans le cas d’une kératite superficielle, qui n’affecte que la partie extérieure de la cornée (l’épithélium cornéen), la guérison est rapide et les douleurs disparaissent d’elles-mêmes en quelques heures. Un pansement oculaire et un collyre sont le plus souvent prescrits pour aider l'œil à cicatriser correctement.
S’il y a eu projection d’un corps étranger dans l'œil, l’ophtalmologue vérifie qu’il ne reste aucun fragment et les retire le cas échéant avant de donner un traitement cicatrisant. Les kératites les plus sévères peuvent nécessiter une chirurgie.
Kératite d’exposition
Liée à la sécheresse oculaire, la kératite d’exposition survient lorsqu’il y a une mauvaise occlusion des paupières. Celles-ci ne peuvent plus se fermer complètement, ce qui empêche la bonne hydratation des yeux.
Cela peut être dû à une paralysie faciale ou à une pathologie sous-jacente de type trichiasis, entropion ou ectropion. En cas de paralysie faciale, le professionnel de santé recommande le port d’un pansement occlusif pour protéger l'œil. Pour un trichiasis, un entropion ou un ectropion, il est possible d’avoir recours à une chirurgie des paupières.
Kératite inflammatoire
La kératite inflammatoire survient en conséquence d’une autre inflammation de l'œil, comme la blépharite ou la conjonctivite. Pour le traitement, un collyre oculaire est prescrit par l’ophtalmologiste, comme pour toutes les formes de kératite, mais s’associe au traitement de la pathologie sous-jacente. Ainsi, pour une blépharite, une pommade antibiotique et des antiviraux peuvent être recommandés.
Dans le cas d’une conjonctivite, la kératite est nommée kératoconjonctivite. En fonction de sa cause (syndrome des yeux secs, allergie, virus, bactérie) le traitement sera différent :
- Pour une kératoconjonctivite sèche, des larmes artificielles, de la pommade lubrifiante, du collyre anti-inflammatoire et des bouchons méatique (qui retiennent les larmes et évite le dessèchement de l’œil) ;
- Pour une kérato conjonctivite allergique, du sérum physiologique, des antihistaminiques et des anti-inflammatoires ;
- Pour une kératoconjonctivite virale ou herpétique, des antiviraux ;
- Pour une kératoconjonctivite phlycténulaire (bactérienne), du collyre antibiotique.
Kératite toxique
Pour ce qui est de la kératite toxique, l’inflammation est due à la projection d’un liquide toxique dans les yeux ou à l’utilisation d’un collyre irritant.
Dans cette situation, il est recommandé de se rincer les yeux immédiatement avec du sérum physiologique puis de se rendre chez un professionnel de santé. Celui-ci analysera la gravité de l’inflammation et optera pour le traitement adapté : collyre cicatrisant, antibiotiques, etc.
Traiter une kératite n’est pas chose aisée puisqu’elle peut prendre de multiples formes. C’est pourquoi il est important de se rendre chez son ophtalmologue et de ne pas chercher à se soigner soi-même. Il n’existe d’ailleurs aucun traitement naturel pour la kératite actuellement.
De plus, les risques de complication et de récidive sont importants. Une kératite non soignée peut entraîner des lésions sur la cornée, une inflammation chronique et une baisse de vision pouvant aller jusqu’à la cécité.