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La télémédecine, ou téléconsultation : définition et fonctionnement

La pandémie du Covid a permis à une grande majorité des Français de découvrir la télémédecine et les téléconsultations. Pourtant, c’est en 1994 que les moyens de communication modernes ont servi, pour la première fois, en France, à réaliser un examen médical entre le Canada et la France. Toujours en France, en 2001, une opération chirurgicale a pu se pratiquer en télémédecine, entre New York et Strasbourg. Malgré ces exemples, la télémédecine est-elle fiable, efficace et sans danger ?

  1. Pourquoi utiliser la télémédecine ?
  2. Pratiquer la télémédecine : suivi à distance et téléconsultations
  3. Téléconsultation en pharmacie, chez l’opticien, à domicile...
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La télémédecine pour lutter contre les déserts médicaux

En France, les déserts médicaux se multiplient, rendant l’accès aux soins difficile pour environ un quart des Français. Parallèlement, les moyens de communication sont de plus en plus performants et de plus en plus répandus. C’est de ce constat qu’est née l’idée de la télémédecine, qui utilise les innovations technologiques pour mettre en relation personnels soignants et patients. Néanmoins, les questions du suivi individualisé, des manipulations physiques (palpations, auscultations, analyses biologiques…), de la préservation des données personnelles ou encore des bonnes conditions de communication se posent lorsqu’il s’agit de médecine à distance.

Pourquoi utiliser la télémédecine ?

Depuis un décret de 2010, la télémédecine permet de réaliser à distance de la télésurveillance médicale, de la téléassistance, de la régularisation médicale, de la téléexpertise et enfin des téléconsultations.

Concrètement :

  • la télésurveillance permet à un médecin d’analyser et d’interpréter des résultats d’examens médicaux,
  • la téléexpertise permet à différents médecins ou professionnels de santé de communiquer entre eux au sujet d’un patient afin de définir, avec son consentement, du traitement à instaurer,
  • la téléassistance permet à un médecin d’être assisté par un confrère à distance,
  • la régulation permet de recevoir des appels d’urgence afin de les diriger vers les solutions adaptées, en fonction des diagnostics préétablis par téléphone,
  • les téléconsultations mettent en contact un médecin et un patient à distance.

Donc, que cela soit pour accéder aux soins, pour en améliorer la qualité ou pour accélérer une prise en charge médicale, les différentes plateformes de télémédecine sont des outils à disposition de tous.

Les avantages et les inconvénients de la télémédecine

Pour tous ces actes, la télémédecine permet un accès aux soins et à une prise en charge médicale plus facile pour tous. Elle désengorge les services d’urgence en apportant une réponse rapide et professionnelle à distance, parfois de nuit ou durant les week-ends. Elle accélère la mise en place de traitements grâce à la mise en contact avec des experts de santé, parfois éloignés géographiquement. Elle évite aussi la transmission de maladies dans les salles d’attente ou lors des consultations.

Récemment, la m-health, une branche de la télémédecine, a permis un suivi constant de l’état des patients. Elle repose sur l’envoi des données d’appareils connectés, de type « montres », portés ou utilisés en permanence. Ainsi, le médecin qui reçoit ces informations surveille à distance le poids, les fréquences respiratoires et cardiaques, la température…

La télémédecine ne risque-t-elle pas de déshumaniser la médecine en n’obligeant plus les patients à rencontrer physiquement des professionnels de santé ?
De plus, elle implique que les données personnelles de chaque patient soient à disposition des praticiens rencontrés sur les plateformes de télémédecine. N’y a-t-il pas un risque que ces antécédents soient moins pris en compte qu’avec un médecin traitant régulièrement consulté ? Enfin, les dossiers médicaux ne sont-ils pas sujets à des risques de piratage informatique ?
Le degré de maîtrise des outils technologiques des patients peut également être un frein au recours à la téléconsultation, notamment pour les personnes âgées. Néanmoins, les téléconsultations peuvent se réaliser selon deux modalités : depuis ses propres appareils, (ordinateur ou smartphone), à domicile, ou depuis des télécabines, placées en mairie, en EHPAD, en pharmacie ou chez l’opticien, où du personnel peut assister le patient si besoin.

Pratiquer la télémédecine : suivi à distance et téléconsultations

Afin de garantir la qualité de la médecine en France tout en luttant contre les déserts médicaux, la télémédecine a fait l’objet d’une légifération nécessaire. La majorité des téléconsultations se pratiquent auprès du médecin traitant des patients, sur des applications dédiées à cet usage et choisies par le praticien. Mais il est également possible de solliciter une consultation auprès d’un autre médecin généraliste. L’Assurance Maladie a posé des conditions au remboursement des actes de télémédecine pour en assurer un fonctionnement déontologique.

Définition d’une téléconsultation : prix, remboursement et sites internet

Depuis 2018, la CPAM rembourse les téléconsultations qui respectent des conditions strictes. Il faut :

  • avoir déjà consulté physiquement, dans l’année, le médecin de la téléconsultation,
  • la téléconsultation doit être à l’initiative du médecin traitant, le parcours de soins coordonnés doit être respecté,
  • le médecin consulté doit se situer à proximité, afin de respecter l’alternance des consultations physiques avec des téléconsultations

Parcours de soins coordonnés : définition

On parle de parcours de soins coordonnés pour désigner le principe selon lequel il faut d’abord commencer par consulter son médecin traitant, dûment déclaré auprès de l’Assurance Maladie, avant d’aller voir un spécialiste. Le but est d’avoir un professionnel de référence qui aura connaissance de toutes vos démarches de santé afin de cerner au mieux les spécificités de votre dossier médical et vos besoins.

Des exceptions existent néanmoins, comme avoir moins de 16 ans, être détenu ou en EHPAD, ne pas avoir de médecin traitant, se situer dans une zone faible en offres de soins (désert médical), ou ne pas être dans le cadre obligatoire du parcours de soins coordonnés. À savoir être en situation d’urgence médicale ou dans une spécialité de médecine en accès direct (gynécologie, ophtalmologie, psychiatrie…).
Le prix et le remboursement d’une téléconsultation sont exactement les mêmes qu’en consultation classique. Les médecins n’ont pas le droit de pratiquer uniquement des téléconsultations. Leurs prestations à distance ne doivent pas dépasser 20 % de leur pratique totale.
C’est le médecin qui choisit le site ou la plateforme sur laquelle la consultation aura lieu. Généralement, il envoie par mail un lien sur lequel le patient doit cliquer à l’heure du rendez-vous. Cela lui permet d’ouvrir la fenêtre de dialogue sécurisée où se déroulera la consultation. Sur cette même adresse mail, il enverra une ordonnance si besoin.
Les téléconsultations en télécabine ne suivent pas forcément le même protocole, puisqu’il n’y a pas d’utilisation du matériel personnel du patient.

Téléconsultation en pharmacie, chez l’opticien, à domicile…

Les téléconsultations peuvent se pratiquer à partir d’un appareil personnel bénéficiant d’un accès internet et d’une caméra. En effet, seules les consultations en visio peuvent bénéficier de l’appellation téléconsultation et prétendre à une prise en charge de la sécurité sociale.
Mais elles peuvent aussi se pratiquer dans des bornes ou dans des télécabines disposées dans des lieux comme les mairies, les centres de soins, les pharmacies ou les magasins des opticiens.
La première télécabine de France date de 2014, et a été installée dans un EHPAD. Depuis 2018, il est possible de trouver ces dispositifs dans les pharmacies. Et depuis peu, des chaînes d’optique proposent des téléconsultations en ophtalmologie.
L’avantage des télécabines est qu’elles mettent à disposition des appareils de mesure, utilisés dans plus de 90 % des diagnostics : thermomètre, tensiomètre, oxymètre, otoscope, dermatoscope, stéthoscope. L’emplacement de ces cabines permet aussi la proximité de professionnels de santé pouvant aider le patient à utiliser ces appareils. Ces appareils sont différents suivant la spécialité du médecin consulté. C’est le cas en télé-ophtalmologie par exemple.

Télé-ophtalmologie

Les téléconsultations en ophtalmologie ne s’inscrivent pas le parcours de soins coordonnés puisqu’elles font partie d’une spécialité de médecine en accès direct. Il est donc possible de consulter un ophtalmologue sans passer au préalable par son médecin traitant. La télé-ophtalmologie permet de consulter un médecin ophtalmologue même si ce dernier est éloigné géographiquement. Le recours à des appareils de mesure est indispensable dans cette discipline médicale, c’est pourquoi l’usage de télécabine est un atout. La présence de professionnels de santé, comme les opticiens, peut aussi être un avantage pour les utiliser correctement. L’ophtalmologue peut ainsi contrôler la vision du patient et si besoin lui prescrire une correction ou un traitement. Néanmoins, certains examens nécessitent des manipulations plus spécialisées. Une consultation physique sera alors indispensable.

La téléconsultation en santé visuelle, ou télé-ophtalmologie

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