Intervenant durant le sommeil paradoxal, les mouvements oculaires semblent avoir un lien avec les rêves. De nombreux chercheurs travaillent sur la question, qui ne semble, toujours pas avoir de réponse précise à l’heure actuelle.
Le rôle des mouvements oculaires pendant le sommeil
Le rôle des mouvements oculaires pendant le sommeil est une question qui intéresse les scientifiques depuis de nombreuses années. Récemment, deux études ont donné des pistes de réponses.
La première est une étude publiée en 2015 sur le site de Nature Communication. Dans celle-ci, les chercheurs indiquent que la présence de mouvements oculaires rapides pourrait être due aux traitements des images. Lorsque le corps est éveillé et les yeux ouverts, ces derniers assimilent et traitent chaque image perçue. Ce serait cette même activité que feraient les yeux, mais en dormant. Les yeux suivraient alors le scénario des rêves.
La deuxième étude, publiée en 2022 dans le Scientific reports, vient renforcer les résultats de celle de 2015, démontrant le lien entre les mouvements oculaires et les émotions des rêves. En effet, les résultats montrent que les émotions positives engendrent des mouvements oculaires lents, contrairement aux émotions négatives, qui sont plus rapides et rapprochés dans le temps.
Allant plus loin, elle met également en lumière les bénéfices du sommeil sur la santé mentale. À l’éveil, les yeux bougent lorsqu’un événement négatif est remémoré. C’est l’un des moyens de guérison que possède le corps. Cette même technique serait utilisée lors de la phase de sommeil, par les personnes souffrant d’un traumatisme.
Il est donc tout à fait normal que les yeux bougent pendant le sommeil. Même s’il reste des zones d’ombre, ces mouvements, plus ou moins rapides, sont associés aux différentes phases de sommeil et au traitement des rêves. Cependant, dans certaines situations, ces mouvements peuvent être anormaux.
Quels sont les troubles du sommeil liés aux mouvements oculaires ?
Lorsque l’on parle de mouvements oculaires anormaux, l’affection principalement citée par les professionnels de santé est le nystagmus. Cependant, bien qu’il ne soit pas lié aux mouvements oculaires au premier abord, le TCSP peut aussi venir impacter les déplacements des yeux durant la nuit.
Le nystagmus
Parmi les troubles des mouvements oculaires, on retrouve le nystagmus. Se caractérisant par des mouvements rythmiques involontaires des yeux, il peut se déclencher aussi bien la journée que la nuit et ne durer que quelques secondes, comme être permanent.
Le nystagmus atteint le plus souvent les deux yeux. Ceux-ci peuvent alors décrire des mouvements allant de haut en bas, de gauche à droite ou bien circulaires.
Affectant les parties du cerveau en charge du contrôle des mouvements des yeux, le nystagmus peut être congénital et apparaître dès les premiers mois, chez le nourrisson, ou être acquis. Dans ce cas, les causes sont nombreuses : accident vasculaire cérébral, consommation d’alcool ou de drogue, sclérose en plaques, prise de certains médicaments, etc.
Les traitements ne permettent actuellement pas de supprimer le nystagmus. Le port de lunettes, de lentilles de contact ou une intervention chirurgicale sont possibles, mais viennent corriger et non guérir le trouble.
Un autre dysfonctionnement des mouvements oculaires qui peut être constaté la nuit est le trouble comportemental en sommeil paradoxal.
Le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP)
Le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) aussi appelé trouble comportemental du sommeil REM (TCREM) se caractérise par des mouvements physiques et des vocalisations pendant le sommeil. L’agitation du corps pouvant être violente, elle peut s’accompagner de mouvements oculaires anormaux.
C’est le seul trouble faisant partie des parasomnies (somnambulisme, terreur nocturne, etc.) à se déclencher lors de la phase de sommeil paradoxal.
Atteignant majoritairement les hommes de plus de 50 ans, ce trouble vient à l’encontre du principe de sommeil paradoxal, où le corps est immobile, voire paralysé. De manière imagée, il est dit que le corps outrepasse le “verrou” cérébral qui empêche de réaliser les actions des rêves et, par conséquent, de bouger ou de parler.
Les origines précises du TCSP demeurent énigmatiques, mais il est fréquemment lié à des facteurs comme le stress, l'anxiété, certains médicaments, des anomalies neurologiques ou encore des prédispositions génétiques.
Il semble également que ce soit un trouble qui puisse indiquer le développement à court ou moyen terme d’une neurodégénérescence à l’instar de la maladie de Parkinson.
Comment améliorer la qualité de son sommeil ?
Pour des yeux performants la journée, il est important de prendre soin de son sommeil. Pour cela, il est recommandé de réduire sa consommation d’écran le soir, mais aussi d’adopter de bonnes habitudes.
Les effets des écrans sur le sommeil
Les effets des écrans, et plus particulièrement de la lumière bleue, sur les yeux ne sont plus à prouver. Il est vivement recommandé de rester loin des écrans pendant une à deux heures avant le coucher afin de favoriser un bon sommeil.
En effet, la lumière bleue bloque la production de mélatonine, qui est l’hormone du sommeil. Ainsi, en restant devant une télévision, un écran d’ordinateur ou un téléphone, l’éveil est stimulé, et la sensation de fatigue s’efface. D’autant plus que les activités effectuées sur des écrans maintiennent le cerveau dans un état d'excitation intellectuelle qui complique le processus d'endormissement.
Indépendamment du fait de réduire la consommation d’écran avant d’aller se coucher pour privilégier le sommeil, il faut savoir que les yeux ont besoin d’emmagasiner de la lumière naturelle quotidiennement. Il est alors conseillé de sortir un minimum la journée. En plus d’une activité physique régulière, cela est bénéfique pour la santé oculaire (maintien de la bonne santé de la rétine, réduction de la fatigue oculaire, régulation de la production de mélatonine, etc.).
Parmi les bonnes habitudes à mettre en place pour améliorer la qualité du sommeil, la limitation des écrans est en première place. Des activités calmes comme la lecture ou l’écoute d’un podcast sont alors à favoriser. La mise en place d’une routine peut également être bénéfique.
L’impact de la lumière bleue
Des habitudes à mettre en place
Outre la mise au placard des écrans avant d’aller se coucher, la création d’une routine peut jouer dans l’amélioration du sommeil.
Pour ce faire, il est conseillé d’aller se coucher et de se réveiller à heures fixes, si cela est possible. Au fur et à mesure, le corps intégrera ce cycle de sommeil et l’endormissement se fera naturellement chaque soir. Attention aux siestes ! Trop fréquentes ou trop tardives, elles peuvent venir dérégler le rythme de sommeil.
Dans la journée, les yeux ont besoin d’engranger de la lumière naturelle et le corps a besoin de se dépenser. Pratiquer une activité physique fatigue le corps et aide à mieux dormir, à condition de la réaliser plusieurs heures avant le coucher.
Enfin, l’alimentation et la limitation de la consommation d’alcool et de cigarettes vont aussi impacter la qualité du sommeil.
Le top 10 des aliments bons pour la vue
Les yeux nous permettent de voir le monde chaque jour et d’enregistrer chaque image perçue. Mais leur travail ne s’arrête pas lorsque nous les fermons. Bien que prenant, eux aussi, un peu de repos, il semblerait qu’ils suivent avec attention le déroulement de nos rêves et travaillent à l’amélioration de notre santé mentale. Il est donc crucial de prendre soin de la qualité de notre sommeil !