On le sait, certains animaux ont la capacité de voir la nuit. C’est ce qu’on appelle la nyctalopie. Mais comment cela fonctionne ? Est-ce que l’humain peut, lui aussi, être nyctalope ?
- Une définition complexe
- Comment fonctionne la nyctalopie ?
- Quels sont les animaux qui voient la nuit ?
- Est-ce que l’humain peut être nyctalope ?
- Les maladies améliorant la vision nocturne
Qu’est-ce qu’être nyctalope ?
Faisant son apparition à l’Antiquité, la nyctalopie aura eu des définitions changeantes au cours des siècles. Avant de comprendre comment les cellules peuvent rendre un être vivant nyctalope et de s’intéresser aux animaux pouvant voir dans le noir, il est important de faire un point sur la signification actuelle du terme.
Une définition complexe
Un être vivant dit nyctalope possède la capacité de voir la nuit. Ainsi, dans le langage courant, la nyctalopie désigne cette disposition de vision nocturne.
Cependant, au sens médical, la nyctalopie qualifie une perte progressive de la vision diurne, accompagnée d’une amélioration de la vue par faible éclairage, et non une parfaite vision dans le noir.
Dans d’autres langues, comme en anglais, la notion de nyctalopie se réfère, à l’inverse, au fait de ne pas bien voir la nuit. La langue française aura accepté les deux sens pendant plusieurs siècles, ce qui peut entraîner des confusions encore aujourd’hui.
Dans cet article, nous utiliserons le terme nyctalopie pour parler uniquement de l’accroissement de la vision nocturne, dont l’antonyme est l’héméralopie.
Comment fonctionne la nyctalopie ?
Ce sont les yeux qui sont à l’origine de la nyctalopie. Ceux-ci utilisent la lumière pour rendre possible une vue claire et en couleurs.
Pour capturer la lumière, les yeux sont composés de cônes et de bâtonnets. Ce sont les cellules photoréceptrices :
- Les cônes permettent de voir dans un environnement éclairé. C’est grâce à eux que la vision est nette et colorée.
- Les bâtonnets, quant à eux, prennent le relais en cas de faible luminosité pour garder un semblant de visibilité. C’est ce qu’on appelle la vision scotopique. Contrairement aux cônes, ils ne permettent pas la perception des couleurs. C’est pourquoi, lorsque la luminosité est basse, il est plus compliqué de les distinguer.
Chez l’humain, les yeux se composent en moyenne de 7 millions de cônes situés au niveau de la fovéa, au centre de la rétine, et de 130 millions de bâtonnets. Ces derniers sont de plus en plus nombreux lorsque l’on se déplace vers les extrémités. C’est pour cela que la vision diurne est plus nette au centre de l’œil et la vision scotopique en périphérie.
Le nombre de cônes et de bâtonnets n’est pas le même pour tout le monde. Chacun a donc une propension différente à voir dans un espace sombre.
Pour le nyctalope, la combinaison cellulaire varie. Les bâtonnets sont plus nombreux et répartis autrement, améliorant considérablement la vision de nuit. C’est notamment le cas pour certains animaux.
Quels sont les animaux qui voient la nuit ?
Bien qu’il soit impossible de voir lorsqu’il n’y a absolument aucune lumière, certains animaux vont avoir un nombre de bâtonnets plus élevés que l’humain afin d’avoir une bonne visibilité dans l’obscurité.
Parmi les animaux nyctalopes, on compte les félins, à l’instar du chat, le hibou, la chouette, le serpent, le hérisson, mais aussi le chien, même si sa vision nocturne est moins développée que celle du chat. On peut également citer les poissons abyssaux évoluant dans les régions sous-marines très profondes et où la lumière solaire est absente.
Certains de ces animaux nyctalopes ont une particularité supplémentaire qui est le tapetum lucidum, ou tapis clair. Cette couche réfléchissante placée au fond de l’œil va, par un système de miroir, capter la lumière, aussi faible qu’elle puisse être, et améliorer d’autant plus la vision nocturne.