L’accommodation : la mise au point de l’œil
Lorsque l’on prend une photo, l’appareil doit faire le focus sur l’objet ciblé pour que celui-ci apparaisse nettement. C’est ce qu’on appelle la mise au point.
Pour les yeux, le fonctionnement est le même. Lorsque l’on regarde un objet lointain et que l’on déplace notre regard vers un objet proche, la vision doit s’adapter. C’est le processus d’accommodation.
Pour réussir à afficher clairement les objets, l'œil compte sur l’action coordonnée du cristallin, du muscle ciliaire et de la zonule de Zinn :
- Le cristallin est une lentille transparente située derrière l’iris (la partie colorée de l'œil). Il change de forme pour faire la mise au point sur des objets situés à différentes distances.
- Le muscle ciliaire entoure le cristallin et contrôle sa forme en se contractant ou en se relâchant.
- La zonule de Zinn se compose de fibres très fines qui relient le cristallin au muscle ciliaire. Elle transmet les mouvements du muscle au cristallin.
L’on parle de troubles de l’accommodation lorsque ce processus ne fonctionne pas parfaitement. Et ce, pour diverses raisons.
Reconnaître un trouble de l’accommodation
Les enfants et les seniors sont les plus exposés aux troubles de l’accommodation. Pour les plus jeunes, cela s’explique par un système visuel en développement et par un processus d’accommodation constamment sollicité, notamment à l’école. Pour les seniors, cela résulte du vieillissement naturel du cristallin. Cependant, tout le monde peut être touché. En cause, une utilisation prolongée des écrans, la prise de médicaments, l’hérédité, etc.
La presbytie
Chez les personnes de plus de 50 ans, la presbytie est le trouble de l’accommodation le plus fréquent. Avec le vieillissement, le cristallin perd progressivement son élasticité, ce qui limite sa capacité à changer de forme pour se focaliser sur les objets proches. En résulte des difficultés à voir de près, particulièrement lors de la lecture.
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La myopie
La myopie est un trouble qui se déclare principalement pendant l’enfance. L'œil étant légèrement trop long, le système d’accommodation débute trop tôt et ne dévie pas correctement les rayons lumineux vers la rétine. La vision de près n’est ici pas impactée. Par contre, la vision de loin est floue.
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L’hypermétropie
À l’inverse du myope, l'œil de l’hypermétrope est trop court ce qui empêche une focalisation nette sur les objets proches. Il dispose alors d’une bonne vue de loin, mais d’une mauvaise vision de près.
Si les plus jeunes peuvent compenser cette insuffisance grâce à une accommodation accrue, cela peut être à l’origine d’une fatigue oculaire et de maux de tête.
En savoir plus sur l’hypermétropie
Le spasme de l’accommodation
Se différenciant des troubles précédents, le spasme de l’accommodation est rare. Il correspond à une contraction prolongée du muscle ciliaire qui empêche le cristallin de s’adapter à son environnement.
Souvent observé chez l’enfant et l’adolescent, il est plus fréquent chez les personnes présentant déjà une myopie, une hypermétropie ou un astigmatisme.
Il peut également faire son apparition à l’occasion d’un stress visuel, quand le processus d’accommodation est trop sollicité. Cela survient lorsque les yeux passent trop de temps concentrés sur un écran ou sur une activité qui requiert la vision de près, comme la lecture.
Quand et pourquoi consulter un ophtalmologue ?
Différents symptômes peuvent amener à penser qu’un trouble de l’accommodation est présent.
La vision floue de près ou de loin est le premier d’entre eux. Mais une fatigue oculaire, des maux de tête ou une sensibilité à la lumière (photophobie) peut aussi être observée.
S’il est conseillé de se rendre fréquemment chez l’ophtalmologue pour suivre l’évolution de sa vue, ces symptômes requièrent une prise de rendez-vous anticipée, d’autant plus s’ils deviennent une gêne au quotidien.
Pour obtenir un diagnostic et un traitement, il est alors possible de se rendre chez un ophtalmologue ou chez un optométriste. Lors de la consultation, différents examens ophtalmologiques seront réalisés afin de déterminer le trouble et sa cause.
Les traitements possibles
Lorsqu’un trouble de l’accommodation est détecté, il existe plusieurs options : la correction temporaire ou permanente. Des solutions proposées par le professionnel de santé, en prenant en compte le trouble en question et son origine.
Les lunettes de vue et lentilles de contact
La presbytie, la myopie et l’hypermétropie sont des troubles de la réfraction qui peuvent être corrigés à l’aide de lunettes de vue ou de lentilles de contact. Ces dispositifs, prenant souvent la forme de verres progressifs, corrigent le défaut d'accommodation en redirigeant les rayons lumineux vers la rétine.
Cette solution est la plus courante. Dans certains cas, elle peut être combinée à des exercices d’orthoptie visant à renforcer le muscle ciliaire et à améliorer naturellement la capacité d’accommodation de l'œil.
(Trouver un opticien)
La chirurgie au laser
Toujours pour les troubles de la réfraction, la chirurgie au laser représente une solution permanente. Cette intervention consiste à remodeler la cornée afin d’améliorer la focalisation des rayons lumineux sur la rétine. Toutefois, cette option n’est pas adaptée à toutes les situations.
Les médicaments
Dans le cas du spasme de l’accommodation, des médicaments sont prescrits pour détendre le muscle ciliaire. Ces relaxants musculaires permettent de réduire la contraction excessive du muscle et de soulager les symptômes associés, comme la vision floue ou la fatigue visuelle.
Un recours aux médicaments qui est généralement temporaire et qui vise à accompagner d’autres traitements, comme des séances de rééducation visuelle ou des modifications des habitudes de vie (réduction du temps passé devant les écrans, pauses régulières pour reposer les yeux).