Sida et affections oculaires
Parmi les maladies pouvant exploiter la faille immunitaire causée par une contamination par le VIH, on dénombre un certain nombre de pathologies oculaires. Entre les modes de transmission du virus, les symptômes des maladies opportunistes et les conséquences des traitements, comment le Sida impacte-t-il les yeux et la vision ?
De la transmission aux conséquences oculaires
Entre la contamination et l’apparition des symptômes, plusieurs années peuvent se dérouler. Plus la présence du virus est détectée tôt, plus vite un traitement pourra limiter sa prolifération. Un dépistage est donc très fortement conseillé en cas de doute ou d’exposition au virus.
À compter de la contamination et jusqu’à l’apparition des premiers troubles liés au VIH, une personne est dite « séropositive ». Elle a alors le VIH, mais pas le Sida. Ce n’est qu’à partir des premières manifestations de maladies opportunistes que le porteur devient « sidéen ». Autrement dit, le Sida est une « phase de développement » du VIH. De nos jours, cette phase Sida n’est pas irréversible ni inéluctable, et les traitements modernes permettent aux personnes qui en sont atteintes de bien vivre avec le virus.
Les traitements contre le VIH : les antirétroviraux
Les symptômes du Sida dépendent des maladies qui viendront profiter de la baisse d’efficacité du système immunitaire. On parle de maladies « opportunistes ». Elles peuvent toucher tous les organes, et sans soin ni traitement, peuvent être fatales.
Les traitements du Sida sont appelés antirétroviraux. Ils peuvent être préventifs. Il est en effet possible d’obtenir un traitement en cas d’exposition ou de situations à risques connues, à venir ou récemment vécues. Ils peuvent également être mis en place dès qu’un test de dépistage revient positif, pour limiter l’évolution de la maladie et sa contagiosité. Ces traitements sont à prendre à vie par les personnes infectées par le VIH, car ils ne détruisent pas le virus. Cette thérapie comporte de nombreux effets secondaires indésirables.
Les affections visuelles liées aux antirétroviraux et à la trithérapie
Aujourd’hui, le traitement contre le VIH se base sur une combinaison de plusieurs molécules (généralement trois, d’où le nom trithérapie). Chaque molécule a ses propres effets secondaires sur le corps. Ces conséquences multiples se combinent, rendant lourd et difficile à supporter le traitement antirétroviral. Les effets indésirables des traitements antirétroviraux sont donc nombreux. Néanmoins, la majorité disparaît au fil du temps, lorsque l’organisme s’habitue à la thérapie.
Les yeux sont généralement peu impactés par la thérapie antirétrovirale. Des démangeaisons cutanées générales peuvent se manifester à cause du traitement, et les paupières seront alors sujettes à des prurits.
L’impact du Sida sur les yeux
Le Sida, en diminuant l’efficience des défenses immunitaires, permet à de nombreuses maladies d’infecter l’organisme. Et notamment les yeux ! Parmi les maladies visuelles, certaines sont plus susceptibles que d’autres de profiter de l’immunodéficience liée au VIH.
Ainsi, le virus peut être la cause :
- d’exsudats floconneux. Ce sont des vésicules, parfois purulentes, parfois saignantes, présentes sur la rétine, qui provoquent des tâches noires dans le champ visuel.
- d’un sarcome de Kaposi, qui se manifeste par une tâche sur le blanc de l’œil ou par une bosse violacée sur la paupière.
- d’une rétinite, soit provoquée par un cytomégalovirus, soit due à la toxoplasmose, ou encore au virus de la varicelle (ou zona ophtalmique). Leurs symptômes sont des éclairs lumineux, des « mouches » dans le champ de vision, une vision soudainement floue, des zones aveugles ou « trous » dans le champ visuel. Ces signes doivent conduire à une consultation en urgence chez un médecin, car la rétinite est une maladie oculaire grave qui peut, sans traitement approprié, provoquer une perte de la vue.
Le VIH dans les larmes
Le virus du VIH se retrouve dans l’analyse des larmes des personnes séropositives, des personnes ayant déclaré le Sida et des personnes sous antirétroviraux. Même quand la charge virale du VIH est réduite par un traitement, voire devenue indétectable dans le reste du corps, il reste présent dans les sécrétions oculaires.
Le Sida se transmet-il par les yeux ?
Aucune transmission par les larmes n’a été répertoriée à ce jour. Néanmoins, la présence de sang dans les sécrétions oculaires pourrait être vectrice du virus. Un risque de contamination par les yeux reste estimé à 0,1 %, lorsque ceux-ci sont exposés à du sang ou à des liquides ou fluides sexuels.
A-t-on les yeux jaunes quand on est séropositif ?
Le VIH ne provoque pas de coloration des yeux. Par contre, les maladies opportunistes et le traitement antirétroviral qui touchent le foie, si ! Mais une personne dont le blanc de l’œil est jaune souffre systématiquement d’une maladie hépatique. Ce jaunissement n’est donc pas caractéristique du Sida.