Près de 90 % des informations nous permettant de conduire et de nous adapter à la route passent par la vue. Autant dire que ce sens est le plus sollicité quand nous sommes au volant. Le code de la route prévoit des aptitudes visuelles minimales indispensables pour conduire. Est-il nécessaire ou obligatoire de passer un examen pour pouvoir attester de ses capacités visuelles avant de s’inscrire au permis de conduire ? Quelles sont les pénalités possibles en cas de conduite avec une déficience visuelle ? Quelles sont les pathologies incompatibles avec la conduite ? Quels facteurs influent sur la vue ? On vous donne les éléments nécessaires pour tout savoir sur la réglementation concernant la vision et l’obtention du permis de conduire.
L’Asnav (Association nationale de l’amélioration de la vue) estime qu’environ 30 % des conducteurs français ont un défaut de la vue mal corrigé et que 10 % des accidents de la circulation sont liés à un problème visuel. Pourtant, à peine 50 % des Français savent que le code de la route impose des normes visuelles minimales aux conducteurs.
Depuis 2010, pour obtenir le permis de conduire, il est obligatoire d’avoir une acuité visuelle (capacité à distinguer des objets) minimale de 5/10 à au moins un œil et un champ visuel d’une étendue de 120° à l’horizontale et de 50° à la verticale. Tout détenteur d’un permis de conduire doit s’assurer qu’il répond à ces exigences, avec ou sans correction.
Pour valider un permis C ou D, permettant de conduire des véhicules poids lourds ou transportant des personnes comme des camions ou des bus, les exigences sont plus élevées : l’acuité visuelle minimale est de 8/10 et le champ visuel doit être d’au moins 160° à l’horizontale et de 70° à la verticale.
Aucun examen de la vue n’est obligatoire pour passer le permis de conduire B. Néanmoins, le candidat est censé connaître ses compétences visuelles et doit, si besoin, les tester auprès d’un professionnel. L’inspecteur du permis de conduire peut demander une visite à la commission médicale de la préfecture s’il suspecte une déficience de la vision d’un candidat.
Depuis 2015, la loi dit que tout aspirant au permis doit s’assurer qu’il a une acuité visuelle compatible avec la conduite. En cas de doute, il doit passer un examen pour contrôler son acuité visuelle, son champ visuel, sa vision crépusculaire, sa sensibilité à l’éblouissement et aux contrastes et s’assurer qu’il ne souffre pas de diplopie (vision double).
Les chauffeurs de poids lourds, d’autocars et d’autobus, les taxis et les ambulanciers ainsi que les moniteurs d’auto-école sont tenus de passer un examen médical auprès de la commission médicale de la préfecture au minimum tous les 5 ans. Cette commission contrôle la vue de ces conducteurs afin de renouveler leur permis professionnel. En cas de déficience visuelle suffisante pour constituer un danger pendant la conduite, ce renouvellement peut être refusé.
Le permis de conduire est délivré à vie. Suite à son obtention, aucune modification ou altération de la vue ne doit obligatoirement être déclarée. Pourtant, suite à un accident de la route, un examen médical peut être réclamé par la préfecture : en cas de défaut de la vue non déclaré, une suspension, une restriction, voire une suppression de permis peut être prononcée et les assurances peuvent refuser une prise en charge.
L’absence de correction visuelle quand la nécessité de leur port est mentionnée sur le permis de conduire peut entraîner une amende de 135 € et le retrait de 3 points.
La nécessité d’une correction visuelle doit être rapportée à l’examinateur. Cette obligation est alors notifiée sur le permis de conduire par la mention « 01 », ce qui impose au conducteur de garder un double de ses lunettes dans son véhicule.
Certaines pathologies peuvent impliquer des restrictions et parfois même une suppression du permis de conduire.
Même avec une vue parfaite, des conditions extérieures peuvent modifier la vision. C’est le cas de la météo (ensoleillement, pluie battante), de la fatigue, ou encore de la prise de certains traitements. La vitesse en elle-même réduit déjà énormément le champ visuel. Enfin, la nuit, les risques sont considérablement augmentés, car à tous les paramètres précédemment cités s'ajoute une obscurité qui affaiblit la visibilité. Il convient donc d'adapter sa conduite et son équipement aux conditions extérieures. L’état du véhicule joue aussi énormément sur la capacité de son conducteur à appréhender la route.
La vigilance, à tous les niveaux, est toujours de mise quand on prend le volant.